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Les ONG en colère après les propos de Castaner sur leur «collusion» avec les passeurs

Publié le : 08/04/2019

libération net

 

Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a estimé vendredi que les ONG chargées de secourir les migrants en méditerranée «ont pu se faire complices» des passeurs, les appelant à «avoir une attitude responsable».

Tout en assurant que «les ONG jouent un rôle essentiel pour apporter de l’aide aux migrants», le ministre a dénoncé «une réelle collusion» ayant pu se produire avec les passeurs dans certains cas, lors de la conférence de presse finale des ministres de l’Intérieur du G7 à Paris. «On a observé que certaines ONG étaient en contact téléphonique avec des passeurs», a-t-il notamment relevé, jugeant que «les ONG dans ce cas là ont pu se faire complices des passeurs».

La veille, le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, avait dénoncé devant la presse le rôle des ONG en Méditerranée en affirmant avoir reçu le soutien de ses collègues français, allemand et britannique et de l’ensemble du G7 sur sa position. «À ma grande satisfaction, je ne suis pas le seul à avoir des doutes sur les ONG en Méditerranée. Ce n’est pas une position léghiste [de son parti, La Ligue] ou souverainiste», avait-il ajouté.

Interrogé vendredi sur un soutien aux propos de son homologue italien, Castaner a souligné que c’est «la majorité précédente en Italie qui avait établi que dans certaines circonstances et dans certains cas, certains bateaux d’ONG avaient des liens particuliers avec des réseaux de passeurs». «Ces faits remontent à juillet 2017», a-t-il ajouté. «Ne cherchez pas à interpréter le fait que je vous rappelle cela comme un soutien ou un lien particulier qui existe avec Matteo Salvini», a dit Christophe Castaner.


Consternation

«Nous sommes CONSTERNÉS par les propos du Ministre de l’Intérieur qui crée la confusion entre l’action des ONGs et celle des passeurs», a réagi Amnesty International sur Twitter.

«C’est un glissement du discours vers la droite, bien antérieur à avril 2019, puisqu’Emmanuel Macron avait déjà formulé ce genre d’accusations», a rappelé de son côté Médecin sans frontière dans le Huffington Post.

«Il est dangereux de participer à la criminalisation des acteurs de la société civile qui viennent en aide aux migrants. En méditerranée, c’est d’abord aux États membres de l’UE d'«avoir une attitude responsable», a également réagi France terre d'asile.

 

Par Libération, le 5 avril 2019