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cp/ Quelques précisions sur les chiffres de l’immigration en 2010

Le projet de loi sur l’immigration, l’intégration et la nationalité n’est pas encore définitivement adopté que le spectre de nouvelles mesures sur l’immigration point. Pour éclairer le débat, nous pensons utile de donner quelques chiffres et données sur l’immigration.

En 2010, 14 500 personnes sont entrées en France par le biais du regroupement familial, soit une faible minorité des flux migratoires. Des études européennes ont déjà été réalisées et ont souligné le caractère particulièrement contraignant de la législation française. Ainsi, l’index des politiques d’intégration en Europe (MIPEX), qui évalue les politiques d’intégration des 27 membres de l’Union européenne, la Suisse, la Norvège, les Etats-Unis et le Canada par rapport à des standards européens et internationaux, classe la politique française de regroupement familial à la 22e position. Il apparaît qu’à la différence des principaux pays d’immigration, la France exige toutes les conditions (ressources, logement, durée de séjour, mesures d’intégration avant le départ) autorisées par le droit européen. En cela, elle se rapproche de l’Autriche, la Suisse et le Danemark, pays connus pour leur vision restrictive des questions migratoires. Cette étude confirme nos constatations de terrain portant sur la longueur de la procédure (environ deux ans à partir du dépôt de la demande) et de son opacité qui va à l’encontre de la bonne intégration des intéressés…si l’on s’accorde à considérer que le droit de mener une vie familiale normale est bien un facteur d’intégration.

Pour obtenir le chiffre de l’immigration familiale en 2010, il faut ajouter les personnes qui entrent en tant que membres de familles de Français (51 700) et les personnes régularisées au titre des liens personnels et familiaux en France (14 900).

Concernant l’asile, les chiffres présentés à la presse par l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) confirment que la France demeure le premier pays d’accueil en Europe avec plus de 52 000 demandes d’asile enregistrées en 2010. Cependant, la France semble moins généreuse que ses voisins, notamment britannique et allemand, lorsqu’il s’agit de reconnaître une protection internationale, que ce soit le statut de réfugié ou la protection subsidiaire. En 2009, la France a reconnu environ 10 000 protections internationales contre plus de 12 000 au Royaume-Uni et en Allemagne. En 2010, si l’on ne prend en considération que les décisions en première instance, la France est distancée par l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni.

Enfin, l’immigration professionnelle reste stable depuis deux ans avec 31 500 personnes (hors ressortissants de l’Union européenne) en dépit des efforts des autorités pour renforcer l’immigration dite « choisie ». Malgré un taux de chômage élevé, des secteurs de l’économie française, pas forcément les secteurs les plus qualifiés, ne trouvent toujours pas de main d’œuvre. 

Rappelons ici les propos d’Alain Juppé dans le Monde en date du 1er octobre 1999 : « L’immigration zéro ne veut pas dire grand-chose. Le regroupement familial est un droit et l’Europe, compte tenu de sa démographie, a sans doute besoin d’apport de main d’œuvre étrangère. » Cette doctrine serait-elle dorénavant battue en brèche ? Tendre vers l’immigration zéro, ne serait-ce pas ce degré zéro de la politique qui consiste, en permanence pour le discours officiel, à courir derrière les thèses du Front national ?

Paris, cp/ France terre d'asile, le 07/04/2011