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L'Union européenne se tourne vers la Libye pour réduire les flux migratoires

Publié le : 01/02/2017

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La Commission européenne a présenté, le 25 janvier, une série de mesures visant à réduire les arrivées en provenance des côtes libyennes et à réduire le nombre de victimes en Méditerranée. Les chefs d’États et de gouvernements devront débattre de ces propositions lors du prochain sommet européen extraordinaire sur les migrations qui aura lieu le 3 février à Malte. Afin d’améliorer la gestion des flux, la Commission souhaite destiner 200 millions d’euros du fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique au renforcement de la formation des garde-côtes libyens ainsi qu’aux retours volontaires assistés. La formation des garde-côtes libyens avait commencé le 27 octobre dernier, dans le cadre de l’opération navale européenne Sophia, lancée en juin 2015. Elle se développera davantage par l’octroi immédiat d’un million d’euro au réseau méditerranéen Seahorse, qui s’occupe de lutter contre l’immigration irrégulière, et de 2,2 millions d’euros dans le cadre du programme régional de développement et de protection en Afrique du Nord. La Commission s’est d’ailleurs fixée comme objectif de rendre opérationnel le réseau Seahorse d’ici au printemps 2017, afin d’intensifier la lutte contre les trafics de migrants. En outre, la Commission souhaite renforcer le contrôle à la frontière méridionale de la Libye, par laquelle transitent 90 % des migrants souhaitant se rendre dans l’Union européenne.

 

sauvetage au large des côtes lybiennes

 Vendredi 27 janvier, une ONG espagnole et des garde-côtes italiens ont permis le sauvetage de 1104 migrants au large des côtes libyennes
Federica Mameli/ SOS Méditerranée

 

Un jour avant la présentation de ces mesures, le Commissaire européen aux migrations, Dimitris Avramopoulos, avait indiqué aux députés européens lors d’une réunion de la commission Affaires intérieures du Parlement (LIBE), que la Commission était contre la conclusion d’un accord avec la Libye qui s’inspirerait de l’accord UE- Turquie, jugeant la Libye « trop instable » politiquement. Le Premier ministre maltais Joseph Muscat, avait en effet indiqué le 18 janvier vouloir conclure un accord calqué sur ce modèle afin de maitriser les mouvements migratoires : « au printemps prochain, l’Europe sera confrontée à une nouvelle vague de migrants, cette fois par la voie de la Méditerranée centrale. Si l’on n’arrive pas à dupliquer l’accord avec la Turquie, l’Europe sera confrontée à une crise migratoire majeure ».

 

Selon Donald Tusk, Président du Conseil de l’UE et Joseph Muscat, une nouvelle augmentation des arrivées en provenance de Libye avant l’été alimenterait les mouvements populistes, notamment en vue des prochaines élections françaises, néerlandaises et allemandes. Plusieurs ONG, dont le Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE), condamnent les propositions de la Commission, qui, selon elles, ne font que réduire l’accès des demandeurs d’asile à une protection en Europe au lieu de la garantir. Les migrants secourus en Méditerranée par les garde-côtes libyens devront en effet demander l’asile en Libye, un pays instable et aux violations des droits de l’Homme courantes.

 

France terre d'asile, le 31/01/2017 - article issu de notre veille Europe disponible ici.