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Rapport HRW : Des enfants derrière les barreaux recours excessif à la détention de mineurs à travers le monde

Publié le : 23/02/2016

En février 2012, peu de temps après son incarcération à la prison du comté de Polk en Floride, un adolescent de 16 ans, T.W., a été brutalisé par ses trois voisins de cellule : après l’avoir roué de coups et battu à coup de serviettes mouillées, ses agresseurs l’ont à moitié étranglé avec une taie d’oreiller. Puis ils lui ont uriné dessus et versé du détergent ménager sur le visage. Après l’avoir déshabillé, ils lui ont noué un drap autour du cou, ont fait un second nœud à un barreau de fenêtre et ont serré jusqu’à ce que T.W. perde connaissance. D’après le juge fédéral, ces violences se sont renouvelées à trois reprises en quelques heures, sans qu’aucun gardien de prison ne remarque quoi que ce soit.

Dans le monde entier, des enfants se morfondent derrière des barreaux, parfois pendant des périodes prolongées. Comme T.W., ils sont exposés dans bien des cas à des brutalités et des conditions inhumaines. Le manque de données fiables et le grand nombre d’institutions concernées font que le nombre total d’enfants privés de liberté dans le monde n’est pas connu avec précision. Pour sa part, l’UNICEF estime qu’au moins un million d’enfants dans le monde sont derrière des barreaux. Beaucoup d’entre eux sont détenus dans des conditions déplorables et dégradantes, sont victimes d’abus, sont privés d’éducation et d’accès à des activités constructives, et n’ont aucun contact avec le monde extérieur. Beaucoup de ces enfants—ainsi que des adultes qui ont été condamnés pour des infractions commises alors qu’ils étaient mineurs—ont été condamnés à des peines disproportionnées, en violation du droit international, en vertu duquel « la détention ou l'emprisonnement d'un enfant doit être en conformité avec la loi, n'être qu'une mesure de dernier ressort, et être d'une durée aussi brève que possible ».

D’autres sont en détention pour des agissements qui ne devraient même pas constituer des infractions : absentéisme, fugue, rapports sexuels consensuels, avortement ou tentative d’avortement. Certains n’ont jamais bénéficié d’un procès ; d’autres ont été jugés comme s’ils étaient adultes et, une fois condamnés, sont emprisonnés avec des adultes.

Des migrants mineurs sont régulièrement détenus dans des centres de rétention pour migrants, en violation des normes internationales. Des enfants handicapés sont institutionnalisés en guise de « protection ».

Un rapport des Nations Unies, qui devrait être finalisé en 2017, promet de mettre le projecteur sur la détention des enfants. Il devrait conduire à une meilleure surveillance des pratiques abusives, un plus grand respect des normes internationales, et une réduction significative du nombre d’enfants privés de liberté.

Mais les gouvernements ne devraient pas attendre la publication de ce rapport ; ils devraient d’ores et déjà agir pour mettre en place des solutions alternatives à la détention, et s’assurer que les enfants devant être incarcérés soient détenus dans des conditions humaines, et bénéficient d’un accès à l’éducation, aux services de santé, à des activités récréatives et à des contacts avec le monde extérieur. 

 

Retrouvez l'intégralité de ce document écrit par Michael Bochenek, conseiller juridique senior auprès de la division Droits des enfants à Human Rights Watc, ICI.