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À LIRE: Portaits de migrants : les composantes migratoires du paysage tunisien

Publié le : 11/04/2017

Portraits de migrants est une étude qui a été publiée en 2016 et traite des caractéristiques migratoires propres à la Tunisie. Il s’agit d’une description des différents profils migratoires rencontrés depuis la création de la permanence juridique et sociale de Terre d’asile Tunisie, de janvier 2014 à mars 2016.

 

Portraits de migrants

 

 

En décembre 2014, la Maison du Droit et des Migrations de Tunis a développé ses activités et initié la création d’un dispositif opérationnel d’accueil et d’accompagnement des migrants installés essentiellement dans la région du Grand Tunis. Cette plateforme d’assistance est placée sous la responsabilité de la section tunisienne de France terre d’asile, Terre d’Asile Tunisie.

Tunisie, terre d’accueil

L’identité migratoire d’un pays est variable au fil de l’histoire. Celle de la Tunisie a ainsi évolué de pays de départ à pays de transit pour finalement devenir, dès les années 2011, pays de destination. Elle accueille désormais un grand nombre de personnes issues de pays d’Afrique subsaharienne, des pays du Maghreb ou du Moyen-Orient.

De nouvelles problématiques entrent alors en jeu dans la gestion de ces migrations par les institutions tunisiennes. Malgré la plus grande visibilité de cette thématique aujourd’hui dans la société tunisienne, la population immigrée reste marginalisée par un accès difficile au droit effectif et aux processus d’intégration. Les difficultés d’accès au séjour régulier du faits de lois restrictives et inadaptées au nouveau contexte migratoire précarisent beaucoup la situation des personnes migrantes. De plus un système de pénalités de séjour irrégulier est un obstacle à la régularisation ou au retour dans le pays d’origine pour tous les migrants qui ne peuvent pas s’en acquitter. Distinction faite entre migrants et réfugiés, les conditions de ces deux catégories de personnes ne sont pas plus évidentes pour l’une comme pour l’autre une fois le statut obtenu. D’une part parce que le statut de réfugié s’acquiert difficilement : bien que la Tunisie ait ratifié en 1957 la convention de Genève, aucun dispositif national ne permet l’application de ce droit, qui est délégué au HCR. Cette absence de statut légal précarise la protection des personnes en quête d’une protection internationale.

Ainsi, si la Tunisie est devenue au fil du temps un pays de destination, elle ne possède pas encore les critères d’une terre d’accueil. Pourtant, sur les 314 migrants rencontrés par la permanence de la Maison du droit et des Migrations de Terre d’Asile Tunisie, le pays était le dernier point de chute pour 87% des personnes.

 
Photo Tunisie 2011Tunisie 2011 - ©Ecre/France terre d'asile


Profils de migrants

35% des personnes rencontrées sont en exil en Tunisie, tandis que 33% ont choisi la Tunisie pour y faire leurs études. 7% sont venues pour des raisons « autres », la migration économique ne concerne que 15% tandis que les migrations de transit ou pour motif familial concernent respectivement 5%.

Les profils de migrants sont variés. De nombreux étudiants viennent en Tunisie pour y poursuivre leurs études. D’autres personnes, majoritairement issues du Maghreb ou du Moyen-Orient sont en quête d’une protection internationale. La Tunisie se révèle de plus une opportunité économique pour certains travailleurs migrants. Malheureusement, une grande partie d’entre eux se retrouvent exploités par des réseaux de traite des êtres humains. Enfin, la Tunisie est aussi un pays de transit pour de nombreux étrangers en quête d’Europe.

Cette étude, en révélant les différents aspects de l’immigration à destination en Tunisie, permet de mettre en lumière les carences du système d’accueil tunisien. Les conditions sont précaires pour la majorité des migrants qui, arrivés en Tunisie en possession d’un visa, retombent rapidement dans l’irrégularité à cause des difficultés d’accès au séjour qui caractérisent le système tunisien. Des situations de blocage se constituent alors que le retour volontaire organisé par l'OIM n'est réservé qu'au plus vulnérables et que le paiement des pénalités est exhorbitant pour quitter le territoire.

L’étude soulève les nouvelles problématiques migratoires auxquelles la Tunisie fait face pour maintenir le respect des droits de l’Homme. Au vu des difficultés sociales et juridiques rencontrées par de nombreux migrants, il est nécessaire de mieux dresser les contours de ces hommes et de ces femmes partis agrandir leur horizon dans un pays d’avenir, un pays pourtant loin d‘être préparé à les accueillir.

Pour retrouver l'intégralité de l'étude
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