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ANGOULÊME: LES DEMANDEURS D’ASILE ONT UN NOUVEAU TOIT

Publié le : 30/01/2017

charente libre

 

 

Quelques semaines après Cognac, l’association France terre d’asile vient d’ouvrir son centre d’accueil de demandeurs d’asile à Angoulême. Une soixantaine sont déjà pris en charge.

 

"Nous continuons à monter en puissance à Angoulême, maintenant que nous sommes parfaitement installés dans nos locaux de Saint-Cybard." Amel Zghidi dirige depuis cet été le nouveau centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) mis en place en Charente par l’association France terre d’asile, structure choisie après un appel d’offres. C’est le 34e Cada géré dans l’Hexagone par France terre d’asile. Il dispose d’un total de 140 places, une quarantaine à Cognac, une centaine à Angoulême.


Après avoir mis en place son antenne de Cognac, ouverte en octobre, Amel Zghidi s’emploie aujourd’hui avec l’équipe de neuf salariés qui l’entoure - six à Angoulême, trois à Cognac - à installer à Angoulême les migrants que leur envoie l’Ofii, l’Office français de l’immigration et de l’intégration.
Les premiers demandeurs d’asile ont été accueillis à Angoulême mi-novembre. "Notre structure les accompagne en leur trouvant tout d’abord un logement que France terre d’asile loue soit aux bailleurs sociaux, soit à des privés en fonction des disponibilités et de nos besoins", décrit la jeune directrice.

Le premier critère de choix pour attribuer un logement: que celui-ci soit situé dans un secteur bien desservi par les services, notamment publics. "Il faut qu’il y ait une crèche ou une école par exemple lorsqu’il y a des enfants", décrit Amel Zghidi. Car si le temps d’instruction des dossiers de demande d’asile a été raccourci par une loi de juillet 2015, il faut entre six et douze mois, selon les cas, pour qu’il aboutisse.
"Il faut que les demandeurs commencent à s’intégrer durant cette période, insiste la directrice du Cada. C’est d’autant plus utile quand leur demande est satisfaite." Mais pas question pour la jeune femme d’installer les migrants n’importe où. "On a eu des propositions de logements dans le quartier de la Grande-Garenne, mais nous n’y avons installé personne car nous ne voulions pas ajouter des gens en difficulté à une population déjà fragile", explique-t-elle.

 

Partenariat avec des associations locales

 

Dans les locaux de France terre d’asile, situés à côté de la cave du mini-centre commercial de Saint-Cybard à l’angle de la rue de Saintes et du boulevard Henri-Thébault, le personnel aide les demandeurs d’asile dans le suivi de leur dossier, leurs démarches administratives, leur accès aux services de santé, la scolarisation des enfants entre 6 et 16 ans, etc. "Et dans notre salle de réunion, nous organisons des rencontres pour maintenir le lien social ainsi que des cours de français par groupe de niveau et en fonction des langues parlées", ajoute Amel Zghidi.

 

Les demandeurs d’asile n’ayant pas droit de travailler, France terre d’asile est en train de mettre en place des partenariats avec les associations locales, notamment caritatives, comme Emmaüs ou la Croix-Rouge, qui cherchent des bénévoles. "À Cognac par exemple, nous travaillons déjà avec Emmaüs, Amis lointains et les Restos du coeur", précise la directrice. Un atelier de réparation de vélo est également en train de voir le jour. "Et aux beaux jours, nous disposerons d’un potager dans les jardins familiaux de Frégeneuil", ajoute Amel Zghidi.

 

40 places de plus

 

Parallèlement à l’arrivée en Charente de France terre d’asile, le Cada créé en 1996 par la Maison des Peuples et de la Paix, géré depuis 2002 par la MJC de la Grande-Garenne, a vu son nombre de places augmenter. «Notre capacité d’accueil est passée de 100 à 140 places», précise Samuel Sportiello, le responsable du pôle hébergement social de la MJC.
Le Cada, qui héberge une cinquantaine de personnes dans ses propres logements à La Cigogne de Soyaux, a déjà accueilli une dizaine de migrants depuis l’augmentation de sa capacité d’accueil. «Et là, nous sommes en train de louer des appartements dans le parc public dans les quartiers de la Grande- Garenne et de l’Houmeau», ajoute Samuel Sportiello.
Pour éviter les problèmes de voisinage qui surviennent parfois, les dix salariés du Cada (8,5 équivalents temps plein) organisent parfois des réunions publiques pour présenter leur action et les demandeurs d’asile.
«Ce sera le cas prochainement à la Grande-Garenne, où nous allons louer l’ensemble des appartements d’une même cage d’escalier», précise Samuel Sportiello.

 

François GOUBAULT, La Charente Libre, 26/01/2017