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cp/Calais, le statu quo est impensable

Publié le : 17/08/2015

 

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Calais, le statu quo est impensable

Communiqué de presse

Les années 2014 et 2015 ont été marquées par l’augmentation du nombre de migrants et de refugiés arrivés sur les côtes méditerranéennes italiennes et grecques. Faute de solidarité entre les Etats membres, d’importants mouvements migratoires se font jour dans toute l’Europe à partir de ces deux pays. La situation des réfugiés est dramatique dans plusieurs îles grecques, en Italie, en Hongrie, en Bulgarie. Elle ne l’est pas moins en France à Calais.
Une situation exorbitante du droit commun européen a créé le ‘’cul de sac migratoire’’ de Calais. La situation d’impasse qui s’y produit est la conséquence des politiques migratoires franco-britanniques et européennes, combinaison des accords de Dublin, du traité du Touquet et de ses avenants et de la non adhésion de la Grande Bretagne à l’espace Schengen.
Le verrouillage de la frontière française et l'externalisation des contrôles frontaliers par la Grande Bretagne sur le sol Français créent les conditions du désordre actuel. Les dix morts survenues  en 2 mois à Calais sont la conséquence tragique de cette situation. 

Voilà pourquoi France terre d’asile demande aux autorités françaises de :

1) dénoncer puis renégocier le traité du Touquet, signé en 2003 par la France et enrichi d'avenants en 2009 et en 2010.

2) d’accentuer les efforts pour permettre à celles et ceux qui le souhaitent d’accéder rapidement à la demande d’asile en France non seulement sur le plan administratif mais aussi en matière d’accès à un hébergement et un accompagnement adapté.

3) mettre le camp de réfugiés de Calais, appelé aujourd’hui « la nouvelle jungle », aux normes internationales en permettant aux quelques 2 500 personnes présentes d’avoir accès à l’eau potable, aux dispositifs d’hygiène et de soins, à la nourriture  … Il ne s’agit là que de réclamer la mise en place de normes minimales qui permettent un accueil digne sur le territoire de la cinquième puissance du monde.
Nous encourageons le gouvernement français à renforcer les négociations avec le gouvernement britannique pour que celui-ci prenne ses responsabilités. Organiser le blocage de l’accès à son territoire pour les demandeurs d’asile est évidemment contraire à l’esprit de la Convention de Genève. En  2014, la Grande Bretagne a enregistré 31 745 demandes d’asile  tandis que la France, l’Italie, la Suède ou l’Allemagne en recevait de 2 à 7 fois plus.

Dans l’attente des négociations pour un nouveau traité franco-britannique nous préconisons :

4) d’ouvrir à Calais un bureau d'asile commun avec la Grande Bretagne. Ce dispositif permettrait de créer rapidement une voie de migration légale vers la Grande Bretagne offrant ainsi une perspective sécurisée aux réfugiés dont la demande de protection relève bien de la Grande Bretagne (liens linguistiques – membres de la famille présents sur le territoire). La Grande Bretagne doit impérativement prendre sa part dans l’accueil des populations fuyant la violence politique et les guerres.

Nous appelons les organisations de la société civile à soutenir cette action. Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’une vraie politique de protection et de solidarité entre les Etats membres de l’Union, politique que nous entendons défendre en nous rendant à Bruxelles, le 16 octobre 2015, à l’occasion du Conseil Européen. La banalisation du délaissement ne peut être au cœur du projet humaniste européen !

 

Alain Le Cléac’h, Président
Pierre Henry, Directeur général