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Le Conseil européen promet plus de solidarité sans prendre de mesures concrètes

Publié le : 30/06/2017

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Si les conclusions rendues par les 28 chefs d’État et de gouvernement, dans le cadre du Conseil européen qui s’est tenu du 22 au 23 juin, font état de leur volonté d’assurer plus de coordination et de renforcer le système d’asile européen, elles ne répondent toutefois pas aux attentes de nombreuses organisations non-gouvernementales et groupes politiques du Parlement européen.

Les 28 représentants des États membres ont affirmé leur attachement aux décisions prises par l’Union européenne au cours de la dernière année, notamment concernant la déclaration UE-Turquie, mais aussi le développement de la coopération avec la Lybie. Amnesty International avait demandé la suspension de cette-dernière, considérant que l’Union « ferme les yeux sur les risques graves inhérents » et les violations sérieuses des droits de l’homme en Lybie. L’organisation avait de plus estimé que l’UE devrait cesser « l’externalisation de la gestion de ses frontières et des procédures d’asile », une position également soutenue par le groupe parlementaire Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique.

Les membres du Conseil européen ont tenu à réitérer la nécessaire recherche  d’« un juste équilibre entre responsabilité et solidarité » afin d’ « apporter un soutien suffisant aux États membres les plus touchés ». Ils ne se sont toutefois pas prononcés sur les problèmes mis en lumière par la lettre ouverte de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates et des Verts/Alliance libre européenne, qui avaient demandé une réforme immédiate du règlement Dublin et la mise à l’écart du critère d’État de première entrée en faveur d’un mécanisme « permanent de partage équitable de responsabilité ». À ce sujet, les dirigeants ont mandaté la Commission européenne pour trouver les solutions pour « alléger la charge » des États de « première ligne », sans adopter des mesures ou lignes directrices concrètes. Ils demandent en outre au Conseil de continuer ses travaux pour l’adoption d’une liste commune de « pays tiers sûrs ».

Enfin, les dirigeants européens ont assuré qu’il fallait continuer les efforts en matière de politique de retour et de réadmission, évoquant la possibilité de réexaminer la politique de visa avec les États tiers si ceux-ci ne coopèrent pas sur ces points. Certaines questions qui font débat, comme les relocalisations et le déclenchement de la procédure d’infraction contre trois États membres, n’ont cependant pas été abordées. ECRE estime qu’en tout état de cause, « l’issue [du Conseil européen] laisse beaucoup à désirer d’un point de vue de la solidarité mais aussi de la protection des réfugiés ».

Par France terre d'asile - article issu de notre veille Europe disponible ici.