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Paris : un « appel solennel » pour l’hébergement des migrants

Publié le : 03/12/2018

le parisien

Craignant la reconstitution de campement géants, les maires du nord-est demande à l’Etat de reprendre les mises à l’abri.

 

« Un appel solennel ». Les conseils d’arrondissements des XVIIIe et XIXe arrondissements ont adopté, l’un et l’autre, un texte demandant au Premier ministre et au ministre en charge de la Ville et du Logement de mobiliser tous les dispositifs d’hébergement pour les migrants. Ceci « pour éviter la reconstitution des gigantesques campements que Paris a connus ces dernières années », et qui ont conduit les autorités à organiser 35 évacuations depuis 2015.

Portes de la Chapelle, d’Aubervilliers, dans le jardin d’Eole, les squares Raymond-Queneau, Tristan-Tzara, Anaïs-Nin, boulevard Macdonald… Partout, les exilés, qui continuent d’arriver dans la capitale, s’installent avec tentes ou simples matelas posés à même le sol.

Parmi eux, beaucoup de femmes et d’enfants. Ils seraient environ 1 500. Et ce sont 330 familles sans solution chaque soir qui ont été recensées par le Samu social.

Pointé par les élus, l’arrêt des mises à l’abri hebdomadaires organisées depuis l’été dernier par l’Etat, avec la coopération de la Ville et l’aide de France terre d’asile (FTDA) : chaque semaine, les équipes allaient à la rencontre des migrants, pour les orienter vers des hébergements temporaires, et l’un des cinq centres d’accueil et d’examen de situation (CAES) d’Ile-de-France.

« Depuis le début novembre, deux opérations ont été annulées par l’Etat, probablement parce que le plan grand froid offrira des opportunités d’hébergement qui permettront de faire l’économie de ces mises à l’abri », soulignait Gérald briant, adjoint (PCF) au maire du XVIIIe en charge des affaires sociales, lors du conseil d’arrondissement du 26 novembre.

Sollicitée, la préfecture de région n’a pas donné suite à notre demande.


« Rendre aux riverains leur sérénité »

 

Eric Le joindre, le maire (PS) du XVIIIe, qui a évoqué le sujet en fin de semaine dernière au cabinet du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, et a de nouveau écrit au préfet de région Michel Cadot, l’annonce : « Je ne lâcherai pas pour trouver des solutions d’accueil dignes et rendre aux riverains la sérénité qu’ils méritent. Notre arrondissement et la Ville sont pleinement engagés mais sans le soutien de l’Etat nous ne pourrons régler durablement la situation. Il faut trouver des solutions d’accueil dignes et rendre aux riverains la sérénité qu’ils méritent. »

« Que des enfants soient couchés sur les trottoirs, en bordure du périphérique en ce début de période hivernale, c’est révoltant et insupportable, écrivent, pour leur part, les élus du XIXe. C’est pourtant ce dont sont témoins les habitants ces dernières semaines, qui supportent les débordements liés à cette situation catastrophique : déchets alimentaires dispersés au sol, entraves aux immeubles, bagarres de rue entre groupes rivaux de migrants. Le XIXe est bien placé pour savoir ce qu’il en coûte de l’inertie et de l’attentisme ».

 

Le Parisien par Cécile BEAULIEU, le 2 Décembre 2018