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Des émeutes à Milan après le meurtre d'un Egyptien

Milan: Quatre Egyptiens en garde à vue après des émeutes interethniques
 

La police milanaise a arrêté 26 Egyptiens, dont quatre restaient en garde à vue, et un Ivoirien après des émeutes qui ont opposé Nord-Africains et Sud-Américains après le meurtre d'un Egyptien, ont rapporté dimanche les médias italiens.

Le meurtre d'un Egyptien de 19 ans attribué à des Péruviens et Equatoriens à Milan a provoqué des troubles interethniques au cours de la nuit de samedi à dimanche dans un quartier peuplé principalement d'immigrants originaires d'Amérique du Sud, au nord-est de Milan (nord).

 
Une centaine de jeunes originaires du nord de l'Afrique ont saccagé 17 voitures, dont neuf ont été retournées, et vandalisé cinq magasins, dont la plupart appartenaient à des Sud-Américains, a rapporté l'agence Ansa.

Le maire-adjoint de Milan, Riccardo De Corato, a qualifié la zone de "Far West entre bandes nord-africaines et sud-américaines".

"Il y a un climat de haine raciale ici en ce moment et j'ai peur que cela puisse recommencer dans les prochains jours", a déclaré à l'agence Ansa un patron de bar du quartier.

"Ce n'est pas une vie. Il y a sans cesse du trafic de drogue, toute la journée, et les quelques Italiens qui restent se planquent chez eux", a commenté un autre résident.

Le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni a annoncé récemment l'introduction prochaine d'un permis de séjour à points pour les immigrés vivant en Italie, dont l'octroi sera conditionné entre autres par la maîtrise de l'italien à l'oral et la connaissance de la Constitution. Si l'immigré commet des infractions ou délits, il perdra des points.

Ces émeutes confirment que "nous payons pour une idéologie erronée du passé, la politique des portes ouvertes pour tous", a déclaré Roberto Calderoli, ministre de la Simplification administrative et membre de la Ligue du Nord, parti anti-immigration qui fait partie de la coalition au pouvoir.

Selon M. Calderoli, qui a vu dans ces événements une réminiscence des émeutes dans les banlieues de Paris en 2005, le gouvernement est "parvenu à empêcher les immigrants clandestins d'entrer dans le pays" et doit "maintenant s'attaquer à ceux qui, à cause du (gouvernement de centre-gauche précédent), sont malheureusement déjà là".

Anna Finocchiaro, présidente du groupe Parti démocrate au Sénat, l'a accusé de "résoudre des problèmes comme l'immigration avec de la propagande".

 

Le Monde, avec AFP, le 14/02/2010

 

 


 

Scènes d'émeutes à Milan après le meurtre d'un immigré

Des heurts ont éclaté samedi soir dans un quartier de Milan où plusieurs dizaines d'immigrés nord-africains ont brisé des vitrines et retourné des voitures après la mort d'un jeune Egyptien, rapporte la police italienne.

Dans les rues de Milan. Des heurts ont éclaté samedi soir dans un quartier de Milan où plusieurs dizaines d'immigrés nord-africains ont brisé des vitrines et retourné des voitures après la mort d'un Egyptien, rapporte la police italienne. (Reuters/Paolo Bona)

Des émeutes avaient déjà éclaté début janvier en Calabre, dans le sud du pays, entre la population et des ouvriers agricoles africains et ces violences ont relancé le débat sur l'immigration.

Les affrontements de Milan ont débuté après la mort d'un Egyptien de 19 ans, Hamed Mamoud El Fayed Adou, tué à coups de couteau, apparemment par un groupe d'immigrés sud-américains.

Toute l'affaire serait partie d'une simple dispute à bord d'un bus urbain et la police recherche toujours les agresseurs du jeune Egyptien.

Les émeutiers, pour la plupart des compatriotes de la victime, s'en sont pris aux forces de l'ordre dans un quartier du nord-est de la capitale lombarde dont les commerçants sont à 70% issus de l'immigration, précisent les carabiniers.

Le maire adjoint de Milan, Riccardo De Corato, a déclaré que le quartier où se sont déroulées ces violences est une sorte de "Wild West" où s'affrontent des bandes d'immigrés originaires d'Afrique du Nord et d'Amérique du Sud.

La police a identifié une trentaine de personnes impliquées dans les émeutes, dont dix Egyptiens en situation irrégulière. Quatre ont été arrêtés.

La Ligue du Nord, formation anti-immigration qui fait partie de la coalition gouvernementale de Silvio Berlusconi, a exigé l'expulsion immédiate des responsables de ces troubles.

Après trois jours d'affrontements début janvier en Calabre, les autorités italiennes ont entrepris de démanteler les habitations de fortune des immigrants africains de la ville de Rosarno et d'évacuer vers le Nord leurs occupants.

Plus d'un millier de travailleurs temporaires, originaires principalement de pays sub-sahariens, ont été répartis dans divers centres d'hébergement de la Péninsule.

Les heurts entre population calabraise et immigrés avaient fait une cinquantaine de blessés, dont 18 policiers.

L'opposition accuse le gouvernement de Silvio Berlusconi d'alimenter la xénophobie ambiante.

L'hostilité de la population de Rosarno envers les immigrés avait éclaté au grand jour lorsqu'une bande de jeunes blancs a tiré avec des fusils à air comprimé sur des ouvriers agricoles africains revenant de leur travail, blessant deux d'entre eux.

Cette agression avait entraîné une nuit d'émeutes durant laquelle des dizaines de travailleurs africains avaient brisé des vitres de voiture à coups de barre de fer et de cailloux et mis le feu a des véhicules et des poubelles.

 

L'Express, avec Reuters, le 14/02/2010