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cp/Rencontre avec Jacques Barrot

Suspension temporaire des renvois forcés vers l'Afghanistan : ça progresse !


Eric Besson commence à comprendre la profonde indignation qui s'est emparée de notre pays après le renvoi forcé de trois Afghans vers Kaboul. Les attentats perpétrés il y a deux jours, hélas prévisibles, en pleine zone dite sécurisée, sont venus confirmer nos craintes et affaiblir sa position. Le ministre déclare donc qu'il n'y aura pas de retour dans les prochains jours si la sécurité continuait à se dégrader.

Qu'est-ce à dire ? Qu'il faut d'autres démonstrations de terreur ? Ou faut-il comprendre qu'il s'agit là de l'habillage d'un recul ?

Face à notre proposition de mise en œuvre de la directive de protection temporaire à l'échelle européenne pour les Afghans, tant la Commission européenne que le ministre français de l'Immigration font valoir qu'elle ne peut être actionnée, faute d'afflux massif.

Il est toujours possible de discuter de ce qu'est un afflux massif. Mais alors que fait-on si l'on ne renvoie pas et que l'on refuse une protection temporaire ? On laisse des gens nomades, sans droit, squatter des espaces publics, constituer des bidonvilles, des jungles, faute de solution digne et de volonté politique ?

Nous continuons à affirmer, et c'est ce que nous avons rappelé ce matin à Jacques Barrot, vice président de la Commission européenne, dans une délégation composée du Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE en anglais), de Forum réfugiés et de nous-mêmes, que l'Union, sauf à se renier, ne peut ignorer le problème des réfugiés de guerre, réfugiés de fait, qui ne relèvent pas de la protection internationale au sens de la convention de Genève, mais qui ne peuvent être renvoyés vers leur pays dans les circonstances actuelles.

1. Nous avons souligné notre opposition, dans l'état actuel d'insécurité en Afghanistan, aux renvois forcés.
2. Nous avons demandé au Commissaire d'introduire, dans les directives européennes, la nécessité d'un recours suspensif automatique pour les personnes placées en procédure prioritaire ou en centre de rétention.
3. Nous lui avons recommandé de demander aux Etats membres de suspendre tous les transferts vers la Grèce, pays dont les conditions d'accueil ne sont pas conformes aux standards européens.
4. Nous lui avons demandé de remettre sur la table du Conseil la possibilité de mise en œuvre de la directive de protection temporaire, ou d'étudier toute autre mesure allant dans ce sens.

Si Jacques Barrot a manifesté une vraie compréhension quant à nos propositions, il n'en reste pas moins vrai que sa marge de manœuvre semble très faible face à la stratégie des Etats.

cp/France terre d'asile, Paris, le vendredi 30 octobre 2009