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Nouvelle mise à l’abri d’ampleur porte de la Chapelle

Publié le : 07/07/2017

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Par France terre d'asile, le 07 juillet 2017


La 34ème évacuation de migrants à Paris a eu lieu dès l’aube vendredi 7 juillet, autour de la porte de la Chapelle. Au total près de 2 800 personnes ont été mises à l’abri. Cette évacuation intervient alors qu’environ 1 500 personnes étaient présentes, le 6 juillet, dans des campements de fortune aux abords du « centre humanitaire » de la Mairie de Paris. Les équipes de France terre d’asile ont recensé une arrivée moyenne de 5 à 10 personnes par jour de janvier à mai, qui s’est accélérée pour atteindre 25 à 30 personnes par jour au mois de juin. L’écart entre le nombre de personnes recensées sur les campements la veille et le nombre de personnes mises à l’abri s’explique notamment par la venue, à l’annonce d’une opération d’évacuation, de migrants en situation d’hébergement précaire ou dormant à la rue dans d’autres quartiers, et qui espèrent ainsi bénéficier d’un accompagnement et d’un hébergement plus pérenne.

Les migrants ont été évacués par bus vers des hébergements temporaires, une vingtaine de structures en Ile-de-France, essentiellement des gymnases, avec l’objectif de leur proposer ensuite une solution d’hébergement plus durable. L'évacuation s'est terminée aux alentours de 11 heures. Parmi les personnes évacuées figurent 161 personnes vulnérables, essentiellement des femmes et des enfants.

Selon les recensements effectués par l’équipe de maraude de France terre d’asile la veille, la quasi-totalité des migrants présents dans ces campements étaient des hommes, à l’exception d’une dizaine de femmes éthiopiennes et érythréennes et d’une famille soudanaise. Les Afghans et Soudanais sont majoritaires, suivis par les Érythréens et les Éthiopiens. Quant à leur situation administrative, la grande majorité des personnes sont des primo-arrivants en France depuis moins de deux mois. Parmi eux, certains ont débuté leurs démarches de demande d’asile auprès des plateformes d’accueil (Pada) de Paris ou d’Île-de-France, tandis que d’autres sont déjà en possession de leur récépissé de demande d’asile. Une majorité de ces demandeurs d’asile est également sous procédure Dublin, mais peu de personnes en transit ont en revanche été recensées.

La maraude migrants 75, un projet mis en place en 2016 par France terre d’asile et qui intervient dans les campements improvisés, assure une présence quotidienne pour apporter des informations juridiques et sociales auprès des migrants, effectuer un comptage hebdomadaire et assurer une identification des personnes vulnérables. En moyenne, la maraude permet la mise à l’abri de 55 personnes identifiées comme vulnérables par mois, auxquelles s’ajoutent 200 autres mises à l’abri réalisées dans le cadre d’opérations conjointes avec la Mairie de Paris.

Cette nouvelle mise à l’abri intervient deux mois après celle de 1 609 personnes, aussi porte de la Chapelle. « La répétition de ces évacuations tourne à l’absurde. Tous les acteurs savent ce qu’il faut faire : mettre en place une véritable répartition sur l’ensemble du territoire avec la mise en place de centres de premier accueil de 400-500 places dans les grandes capitales régionales », explique Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile. Alors que la Maire de Paris a présenté le 6 juillet un « projet de loi » dans ce sens, Pierre Henry précise qu’ « il faut que l’Assemblée nationale se saisisse de cette question et qu’il y ait un pilotage renforcé de l’État, afin d’anticiper, d’harmoniser la prise en charge sur le territoire, d’organiser et de maîtriser la question migratoire ».