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Une simple question de volonté

Publié le : 16/11/2010

 

©Mélanie Frey

Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a annoncé l'accueil de 150 personnes de la communauté chrétienne d'Irak et s'engage à leur offrir « généreusement » l'asile en France. Cette annonce intervient au lendemain de l'attaque d'une église à Bagdad faisant 52 morts et 67 blessés.

Les chrétiens d'Irak, qui représentent moins de 2 % de la population totale du pays, sont marginalisés et depuis 2003 de plus en plus visés pas les violences. Ainsi, cela explique qu'ils étaient 1 500 000 en 1991 et seulement entre 400 000 et 600 000 en 2008. Cette forte diminution est liée à leur départ massif, que beaucoup ont qualifié d'hémorragie. Victimes d'une position trop faible sur l'échiquier politique et de leur infériorité numérique, les chrétiens sont aussi pris pour cibles par des musulmans extrémistes qui les considèrent comme « infidèles » ou les assimilent à des « croisés ». L'accueil de cette communauté persécutée est donc une mesure de justice qui relève du devoir de la France.

Quelques esprits chagrins feront sans doute remarquer que l'Union européenne a accueilli 18 700 demandeurs d'asile irakiens en 2009, dont 603 en France, à comparer avec les quelque 1,5 million qui ont trouvé refuge en Syrie. Cependant, nombre d'entre eux sont en réalité livrés à eux-mêmes, confrontés à un accueil aléatoire sur le territoire national comme européen. Pour preuve, le nombre d'interpellations en France qui s'est chiffré à 2 989 et ce, seulement sur le premier semestre 2009, atteste que l'accès à la procédure d'asile est vain pour beaucoup d'entre eux.

Il reste donc à modéliser l'accueil digne réservé aux chrétiens d'Orient pour en faire bénéficier l'ensemble de ceux qui demandent une protection internationale à la France, et qui sont déjà ici. Car « c'est bien évident », la France laïque ne saurait offrir des conditions d'accueil variables en fonction de la religion, la couleur de peau ou toutes autres considérations discriminantes.