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Evacuations de migrants: suspension des maraudes à Paris

Publié le : 22/08/2016

La Croix nouveau

Les associations d’aide aux migrants ont décidé de suspendre les rondes sociales qu’elle mènent dans les campements à Paris pour dénoncer «les ambiguïtés des politiques publiques» depuis la multiplication des évacuations policières, a-t-on appris lundi.

 

afp maraudes
Un migrant entre des policiers près d'un camp à Paris le 17 août 2016 Photo JOEL SAGET. AFP 

 

« Emmaüs solidarité arrête de demander à ses maraudes d’intervenir dans les rues de Paris », a dit à l’AFP Aurélie El Hassak-Marzorati, sa directrice générale adjointe, tandis que le directeur général de France terre d’asile Pierre Henry parlait d’une « suspension » de cette activité.

Les deux associations, qui envoient tous les jours des travailleurs sociaux à la rencontre des migrants pour les informer sur l’accueil et l’hébergement, les écouter et repérer les plus fragiles, critiquent la nouvelle politique d’évacuation des campements mise en place par la préfecture de police depuis un mois.

« Un certain nombre de migrants considèrent que nos travailleurs sociaux sont des policiers en civil », a affirmé M. Henry. « On ne peut pas donner des informations sur l’asile à une personne et une heure après la voir embarquée par la police », a-t-il dit.

« Nous demandons à ce que tout le monde se remette autour d’une table et clarifie son mode d’intervention », a-t-il ajouté.

Depuis fin juillet, la police démantèle de façon quasi quotidienne les campements qui se reconstituent dans le nord-est de Paris. Même si des offres d’hébergement ont été faites à près de 700 personnes lors de l’opération menée mercredi dernier, ces évacuations se différencient par un contrôle de la situation administrative des migrants, qui n’avait pas lieu lorsque la préfecture de région, la Ville de Paris et les associations étaient partie prenante.

C’est là un changement de politique « incompréhensible » et qui « ne va pas du tout dans le sens de l’ouverture du centre humanitaire » prévue par la ville de Paris à la fin de l’été, dit Mme El Hassak-Marzorati.

« On perd complètement le sens de notre travail » et « on ne peut pas penser qu’on accueille dignement les migrants » dans ces conditions, a-t-elle ajouté.

« Paris et le trottoir parisien ne peuvent pas être les points d’entrée privilégiés pour l’asile », a estimé M. Henry, en appelant à une « réorientation territoriale » et une « solidarité » entre régions « pour sortir de l’impasse » sur la question migratoire à Paris.

La Croix avec l'AFP, le 22 août 2016