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L'accompagnement des personnes exilées LGBTI+ dans les Centres d'accueil pour demandeurs d'asile de France terre d'asile

Publié le : 06/02/2023

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Atelier organisé pour les résident·e·s LGBTI+ du Cada de Paris © France terre d'asile

Article issu de la Lettre de l’asile et de l’intégration n°99 : L'accueil des personnes exilées LGBTI+, des paroles aux actes.

Près de 50 places d’hébergement ont été spécialisées pour l’accueil de personnes LGBTI+ vulnérables au sein de plusieurs centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) de France terre d’asile. En lien avec les acteurs et actrices spécialisé·e·s, les équipes de ces établissements s’organisent pour répondre au mieux à leurs besoins.

Suite à l’appel à manifestation d’intérêt lancé par le ministère de l’Intérieur en octobre 2021, quatre Cada de France terre d’asile se sont portés volontaires pour spécialiser certaines de leurs places d’hébergement. Situés à Paris, Auch, Bègles et Blois, ces Cada accompagnaient déjà depuis plusieurs années un public LGBTI+. Au total, près de 50 places existantes ont été labellisées, pour près de 70 personnes LGBTI+ accompagnées sur ces places en 2022. Afin d’accueillir au mieux ce public, France terre d’asile a sollicité l’octroi d’une subvention exceptionnelle qui a permis de faire monter en compétences les équipes de ces Cada et de développer des initiatives plus adaptées.

La mise en place de partenariats ciblés

Afin de proposer un accompagnement adapté et qui puisse répondre aux réalités et aux besoins des demandeurs et demandeuses d’asile LGBTI+, les établissements de France terre d’asile ont créé ou renforcé des partenariats avec des organismes spécialisés. Les équipes des Cada ont reçu des formations d’associations spécialisées telles que l’Ardhis (Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour) afin de se former sur les particularités de la demande d’asile pour motif d’orientation sexuelle et identité de genre (OSIG).

Grâce au soutien de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), des réunions d’échanges de pratiques sont organisées de manière fréquente avec les autres opérateurs gérant des places spécialisées. Ces réunions permettent d’échanger sur les pratiques des différentes structures et de faire émerger les difficultés qu’elles peuvent rencontrer afin d’y apporter des réponses issues des retours d’expériences ou de l’intervention de personnes concernées.

De plus, chaque établissement organisedes ateliers ou oriente vers des associations qui proposent des activités conviviales (telles que des groupes de parole et des sorties culturelles) afin de favoriser l’engagement des résidents et résidentes, de créer du lien social et de favoriser l’autonomie. Le Cada de Blois travaille par exemple avec le centre LGBTI de Touraine et l’association Tours’Angel afin de proposer aux personnes accompagnées des rencontres autour de jeux de société et d’activités sportives..

Un hébergement et un accompagnement adaptés

Les places spécialisées sont réparties de manière à ce que les personnes soient hébergées dans des collocations réservées à ce public et, lorsque cela est possible, en chambre individuelle. Au sein des centres, le soutien aux personnes LGBTI+ est affiché afin de créer un cadre rassurant et de favoriser l’expression.

Ces établissements offrent également un soutien spécifique en matière de santé, tout particulièrement en santé sexuelle. Les centres mènent en ce sens des campagnes de prévention des infections sexuellement transmissibles et orientent les personnes vers des professionnel·le·s formé·e·s à leurs situations. À titre d’exemple, une collaboration avec l’association bordelaise Girofard permet aux résidents et résidentes du Cada de Bègles de bénéficier de permanences de médiation de santé plusieurs fois par semaine.

Grâce à d’étroits partenariats avec les acteurs et actrices au niveau local, des consultations psychologiques sont également organisées dans les Cada pour proposer des soins en lien avec les traumas psychologiques qui peuvent survenir suite à un vécu de discriminations et de violences LGBTIphobes. Enfin, au Cada de Paris accueillant de par sa localisation un plus grand nombre de personnes trans demandeuses d’asile, l’équipe a été formée sur les parcours de transition et les réalités sociales des personnes trans, afin de leur proposer un accompagnement au plus près de leurs besoins. Toutefois, le fait que le financement de ces initiatives ait été octroyé pour un an empêche une projection sur le long terme. La pérennisation de ce soutien permettrait de maintenir un engagement ancré dans la durée. 

Retrouvez l'intégralité de la Lettre de l’asile et de l’intégration n°99 : L'accueil des personnes exilées LGBTI+, des paroles aux actes !