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cp/L’honneur de la France

Publié le : 27/12/2012

Il y a quelques semaines nous écrivions ceci : « La France ne doit pas abandonner les afghans qui ont servi ses intérêts. Elle doit notamment délivrer des visas pour les interprètes qui ont travaillé à ses côtés. C’est une question d’honneur. Notre histoire nous dicte notre devoir ». Il semble que nous ayons été entendus au sommet de l’Etat !

Oui, la décision de les accueillir ici en France est une question de respect, de bon sens et d’honneur. Elle tranchera singulièrement avec une certaine désinvolture constatée ces dernières années.

Nous voudrions en effet rappeler que nous avons recueilli à la rue, notamment à Paris, depuis 2008, quelques uns de ces jeunes gens, interprètes, qui avaient fui l’Afghanistan, en raison des menaces qui pesaient sur eux. Ils l’ont fait au péril de leur vie par leurs propres moyens en surmontant d’énormes épreuves. Inscrits dans une procédure d’asile, ils ont ensuite été reconnus réfugiés mais éprouvent toujours les pires difficultés à ce que des membres de leur famille les rejoignent. D’autres afghans, enfin, sont toujours présents sur le territoire français sans aucun statut et laissés livrés à eux-mêmes.

Il reste maintenant à éclaircir les conditions de l’accueil en France de ce groupe de personnes. Nous voulons ici rappeler que, si le Premier ministre et le Président de la République française souhaitent accorder un droit de séjour aux interprètes afghans et à leur famille, cela relève de leur pouvoir régalien.

Il en va tout autrement du statut de réfugié, qui est fondé sur la Convention de Genève de 1951. C’est à l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra), établissement public, et à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), juridiction indépendante, d’en étudier le bien-fondé.

Ainsi, la protection internationale et le statut de réfugié ne peuvent être confondus avec la décision politique d’un droit au séjour intervenant dans le cadre d’une « sortie » de crise internationale.

Pierre Henry, Directeur général de France terre d’asile 

Paris, cp/France terre d'asile, le 27/12/2012