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Accueil des chrétiens d'Irak, la suite

Publié le : 12/11/2010

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©Mélanie Frey

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lexpress

 

"Nous voulons rester ici": les proches des chrétiens irakiens blessés dans l'attaque contre l'église de Bagdad et évacués en France ont clairement dit leur souhait au ministre de l'Immigration Eric Besson, venu leur rendre visite jeudi à Créteil.



"Je suis touchée par votre accueil chaleureux, cela me donne des forces", confie à Eric Besson l'une des réfugiées, qui n'a pas été identifiée et dont les propos étaient traduits. "Nous voulons rester ici", ajoute-t-elle.


Les dix-huit proches accompagnant les 36 chrétiens d'Irak gravement blessés avaient rejoint le soir même de leur arrivée à l'aéroport d'Orly lundi ce centre d'accueil temporaire de Créteil, géré par l'association France Terre d'Asile.

 
Réunies jeudi dans le réfectoire autour d'Eric Besson venu "respecter une promesse" faite à l'aéroport, elles ont toutes exprimé leur souhait de demander "l'asile définitif" en France.
"Je ne veux plus retourner là-bas", confesse l'un des réfugiés, demandant au ministre de l'Immigration si les membres de sa famille restée en Irak pouvaient le rejoindre. "Mon père a des blessures légères. Il est pressé de venir en France", explique-t-il.
"J'ai mon mari, mes enfants là-bas. Mon frère a reçu des menaces. Ils sont dans un état dramatique en Irak. Je voudrais les faire venir le plus vite possible", s'inquiète à son tour une femme.


Après les 54 personnes arrivées lundi, un deuxième groupe de 93 personnes devrait être accueilli "d'ici quelques jours ou quelques semaines", a répété M. Besson.
"Soit vos familles sont incluses, soit elles ne sont pas incluses dans cette liste de personnes prioritaires" en cours d'élaboration, a dit M. Besson aux personnes accompagnatrices.
"Quand vous aurez obtenu l'asile, vous allez demander le regroupement familial de vos familles et on va faire en sorte que les délais soient les plus courts possibles", a-t-il expliqué.


Mais "la préoccupation du gouvernement français n'est pas de faire venir tous les chrétiens d'Orient et tous les chrétiens d'Irak", a tenu à préciser M. Besson, répondant aux inquiétudes émises mardi par le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki quant à "l'émigration" de cette communauté.


Les dix-huit chrétiens d'Irak hébergés à Créteil seront "répartis dans d'autres centres avec les membres de leurs familles au fur et à mesure qu'ils sortent de l'hôpital", a poursuivi le ministre de l'Immigration.


Ce devait être le cas dès jeudi pour deux blessés qui devaient rejoindre le centre "dans la journée". Trois autres suivront vendredi.
"J'ai un frère à qui on a amputé le bras droit. J'ai aussi une soeur, gravement blessée, qui a été soignée et est sauvée. Les médecins lui ont promis de mettre des prothèses aux pieds. Elle pourra remarcher", raconte un homme.
"J'ai rendu visite à ma femme, blessée au fémur gauche et à l'articulation du pied droit. Psychologiquement, elle va beaucoup mieux", témoigne un autre réfugié. "Mon fils, qui était présent à l'église, était très sociable avant, mais depuis l'attentat, il est devenu plus frileux et hésite à approcher d'autres personnes que moi", poursuit-il.
"Le travail de reconstruction va être long, notamment psychologiquement pour certains d'entre eux", pronostique Eric Besson. "Quand je suis monté dans l'avion à Orly, ils étaient dans un état de stress et avaient peur (...) Paradoxalement, plus qu'un soulagement, j'avais vu de l'inquiétude."

L'Express, le 12/11/2010


 leparisien

 

Les familles des blessés de l’attentat qui a fait 46 morts dans une cathédrale de Bagdad le 31 octobre sont hébergées depuis lundi dans les locaux de France Terre d’asile.



Bashar parle de nouveau. Le 31 octobre, cet enfant de 3 ans a vu sa mère tomber dans la cathédrale Notre-Dame-du-Salut à Bagdad, frappée de deux balles dans la jambe. Quarante-six personnes sont mortes et une soixantaine ont été blessées dans cette attaque terroriste. Assourdi par le funeste tumulte où se mêlaient des hurlements de panique et de douleur, des déflagrations d’explosifs et les grondements de murs qui s’écroulent, Bashar a cessé de parler.
« Sa mère va mieux, mais je suis inquiet pour lui, avoue Ramiz, son père. C’était un enfant très sociable. C’est pour lui que je souhaite rester en France. Pour qu’il puisse vivre normalement. Car ici nous sommes traités comme des êtres humains. »


Hier matin, dans le hall du centre France Terre d’asile, rue du Chemin-Vert à Créteil, les familles des trente-cinq blessés de l’attentat débarquées lundi à Orly, ont reçu la visite du ministre de l’Immigration, Eric Besson. Dix-neuf Irakiens sans domicile, arrachés à leur pays, provisoirement privés d’avenir, qui remercient Dieu et le gouvernement français. « Nous ne savons pas du tout ce que nous allons faire, nous avons tout laissé derrière nous », se lamente Fahiza, qui accompagne son fils et sa fille blessés. L’aîné a eu le bras amputé. La cadette a perdu quatre doigts et souffre de multiples blessures aux jambes. « Je veux récupérer le bras de mon fils », implore Fahiza.


A leurs côtés, Elish Yako, le secrétaire général de l’association d’entraide aux minorités d’Orient, organise leur accueil. « Tous les jours, des bénévoles viennent les chercher pour les emmener voir leurs parents hospitalisés à Paris, explique-t-il. Ils vont rester ici jusqu’au rétablissement de leurs proches, sûrement quelques semaines. »
A l’écart de la foule, cinq solides gaillards prennent le thé et discutent en arabe. Très concentré, Wissam, l’un d’entre eux, pianote sur son GPS. « Paris-Besançon, Paris-Besançon! » répète-t-il. Cet Irakien travaille comme mécanicien dans le chef-lieu du Doubs depuis plusieurs mois, comme deux de ses compatriotes. Les deux autres ont élu domicile à Moulins, dans l’Allier. « Nous sommes venus pour les soutenir, certains sont des parents, ajoute Alaa, qui a laissé femme et enfant à Besançon. Nous repartons demain. » D’ici quelques jours, une centaine de chrétiens d’Irak vont encore atterrir à Orly. Eric Besson a promis qu’une fois l’asile obtenu les réfugiés pourraient demander le regroupement familial.

 Le Parisien, le 12/11/2010