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Le caritatif ou le marché...Et la valise pour le travail social

Publié le : 01/07/2011

F=C+(I-X+K) serait aussi une bonne manière de résumer l’avenir du service social de l’accueil des demandeurs d’asile. C’est en tout cas la formule proposée aujourd’hui pour le financement des centres d’accueil pour demandeurs d’asile sous l’égide de cabinets privés grassement rémunérés sur la dépense publique. Des calculs, des rendements, des moins pour des bénéfices et des moins pour l’humain, c’est la seule vision d’avenir qu’envisage l’Etat pour le secteur.

Certes, il faut savoir être économe par temps de crise. Mais les associations, devenues depuis longtemps professionnelles, savent mieux que quiconque gérer au plus serré l’argent public toujours plus limité qu’on leur confie. Et le seul bénéfice qui résulte de leur action ne se compte pas en euros. Il profite autant au migrant qu’à son environnement : un bon accueil est gage d’une intégration réussie.

Mais cela, c’était avant. Le détricotage en règle et progressif du service public, la concentration au sein de l’Etat de toute une série de missions jusque-là dévolues aux associations, conduiront bientôt le service de l’accueil à s’en remettre à la charité ou à batailler avec les lois du marché. Et les services se découperont à l’acte : les uns offriront l’aumône du repas, l’obole d’un apprentissage des langues, tandis que les autres seront mis en concurrence pour fournir de l’hébergement ou de l’accompagnement vers l’emploi.

Cette vision néolibérale du service au public est étrangère à nos traditions, à notre culture. Et elle est dangereuse pour notre société. Veillons à ce que ce ne soit pas la solidarité qui, à force de démembrement, se fasse la valise !

Pierre HENRY, Directeur général de France terre d'asile

Voir la newsletter n° 40 - juin 2011