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Publié le : 26/07/2012
En 2002, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, annonçait la fermeture du « centre d’hébergement et d’accueil humanitaire » de Sangatte, ouvert trois ans plus tôt. Loin d’apporter une solution à la situation des migrants, cette mesure radicale, dénuée de mesures d’accompagnement, fut responsable de la dispersion et du nomadisme forcé de milliers de personnes.
7 ans plus tard, même méthode mêmes effets : le 22 septembre 2009, cinq cents policiers investissent « la jungle de Calais », terrain à proximité d’une zone industrielle où les migrants ont trouvé refuge et ont construit des cabanes de fortune pour s’abriter après la fermeture du centre de Sangatte. 278 migrants, afghans pour la plupart, sont interpellés sous l’objectif des caméras venues du monde entier suite à l’appel lancé cinq jours plus tôt par le ministre de l’immigration, Eric Besson. Faisant fi de la situation encore plus précaire dans laquelle cette opération policière plongera les migrants de la « jungle », le ministre déclarera le jour même : « ça s’est bien passé non ? »
Dans un communiqué de presse signé conjointement avec le British Refugee Council, ECRE (Conseil européen pour les réfugiés et les exilés) et Forum Réfugiés, France terre d’asile avait pourtant prévenu que cette mesure ne constituait en rien une solution.
La situation à Calais, symptôme des défauts du système européen d’asile La fermeture des camps de fortune à Calais ne résoudra cependant pas les problèmes rencontrés par la France et le Royaume-Uni. Calais n’est qu’un symptôme reflétant pour partie les dysfonctionnements du système européen d’asile et la disparité de traitement des demandes d’asile par les 27 Etats membres, qui n’offrent pas en effet à l’heure actuelle les mêmes standards d’accueil et de protection aux demandeurs. |
© www.tempsreel.nouvelobs.com (SARAH AlCALAY)
Le démantèlement du plus gros campement sauvage de Calais est bien représentatif de la situation : la fermeture de la « jungle » a eu pour conséquence de faire proliférer les refuges de fortune, mais la police veille en permanence à ce que la dizaine de squats que l’on peut aujourd’hui répertorier à Calais ne prennent pas trop d’ampleur.
Calais est donc devenu en sept ans le symbole de l’impuissance d’une politique nationale d’immigration et le révélateur de la méthode du Sarkozisme : communiquer, provoquer la polémique, approfondir les antagonismes d’une société minée par la crise économique, désigner des coupables en en faisant un tri assez soigné. L’ennemi, c’est le faible. Faible est le migrant, on le tracasse ou le pourchasse. Faibles sont les gens du voyage, on les expulse sans ménagement. La liste peut ainsi s’allonger sans trop d’imagination.
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