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"Sa rétention a traumatisé et séparé toute sa famille."

Publié le : 16/01/2014

L’histoire de Lala, arménienne de 50 ans vivant en Belgique
« Il m’a dit alors que je n’arriverai jamais vivante en Arménie, je mourrai en cours de route.»

 

470 Lala


Lala a de sérieux problèmes cardiaques. Après que sa demande de régularisation médicale fut rejetée, elle a été placée en rétention. Le cardiologue personnel de Lala pensait qu’elle ne survivrait pas si elle était expulsée, pourtant le service médical du centre de rétention la déclare suffisamment apte pour le voyage. La plus haute cour requiert alors une troisième opinion. Un cardiologue indépendant confirme le diagnostic du docteur de Lala. Après une bataille judiciaire de plus de deux mois, Lala est finalement relâchée. Sa rétention a traumatisé et séparé toute sa famille.


Garik (le fils de Lala) : Mes parents ont quitté l’Arménie en 1994. Quand nous sommes partis pour la Russie, mon frère, ma sœur et moi étions encore très jeunes. Nous avions un magasin pendant quelques temps, mais la mafia nous faisait du chantage et nous avons tout perdu. Nous sommes finalement arrivés en Belgique en 2005 et avons demandé l’asile, mais notre demande a été rejetée


Lala : Peu de temps après être arrivée en Belgique, je suis tombée gravement malade. Les docteurs m’ont dit que seulement 25 % de mon cœur fonctionnait normalement et que j’avais besoin d’une assistance médicale d’urgence. J’ai demandé une régularisation de ma situation  pour des raisons médicales, mais en mai dernier, ma demande a été rejetée. Notre affaire a était classée.


Garik : Peu de temps après, la police a arrêté ma mère et ma sœur et les a conduites vers un centre de rétention. La même semaine, mon père et moi avons été envoyés en prison pour de petites infractions.  Mon père, par exemple, avait déjà était surpris au volant deux fois sans son permis de conduire. Mon grand-frère était déjà en prison ; il y purgeait une peine de trois ans.

Lala : Deux semaines après avoir été arrêtée, ma fille a été éloignée en Arménie. J’étais également supposé être expulsée, mais j’ai refusé de prendre l’avion parce que j’aurais pu mourir d’une crise cardiaque. Mon avocat m’a contacté un cardiologue qui a confirmé que je devais être relâchée immédiatement et que j’avais besoin d’une opération de toute urgence. Il m’a dit alors que je n’arriverai jamais vivante en Arménie, je mourrai en cours de route. Deux mois plus tard j’ai finalement été relâchée et j’ai été prise en charge à l’hôpital au bloc opératoire. Vers cette période là, mon mari a été expulsé… ils ont détruit ma famille.

Garik : le fait que ma mère et ma sœur étaient en rétention inquiétait vraiment mon frère. Il savait que ma mère avait besoin d’une opération et que les docteurs nous disaient que ses chances de survie étaient faibles. Le stress est devenu trop important pour lui… il a fini par se suicider en prison. En ce qui me concerne, on m’a dit que je serai expulsé dès que mes 10 mois de prison toucheraient à leur fin. Je leur ai dit que ça m’allait et que j’étais arménien après tout. Cependant quand ils ont contactés l’ambassade, celle-ci ne trouva aucun document me concernant – ça voulait dire que je ne pouvais être envoyé nulle part. J’ai étais relâché en février.


Lala : On vit avec la copine de mon fils maintenant. Ma fille va bien ; elle est revenu en Belgique et s’est mariée à un belge. Elle à maintenant un titre de séjour, mais je suis inquiète à propos de mon fils. Il a besoin de travailler – ce n’est pas bon pour lui de rester à la maison toute la journée. Sans passeport, il ne peut ni se marier ni retourner en Arménie… Il ne peut rien faire du tout.Garik: J’ai besoin de prendre soin de ma mère; elle ne peut pas travailler à cause de son cœur. Mais sans papier je ne peux pas travailler. Je ne peux même pas louer une maison avec ma copine… c’est vraiment très dur. Ma mère n’a pas de maison et plus aucune famille en Arménie ; même mon père est parti en Russie pour trouver du travail.Lala : Je ne peux pas abandonner mon fils… (elle regarde vers l’urne au dessus de la cheminée) J’ai refais une demande de titre de séjour pour raisons médicales, mais pour le moment on a toujours aucunes nouvelles. Ma fille n’a de cesse de demander à l’avocat mais il nous dit d’attendre encore et toujours. Je ne comprends pas pourquoi ils ne nous donnent aucuns papiers. Je suis ici depuis 8 ans maintenant.

1994    La famille quitte l’Arménie et démarre une nouvelle vie en Russie
2005    Arrivé en Belgique
             Demande d’asile faite et rejeté
             1ère Demande de régularisation pour raisons médicales
2006    Demande de régularisation pour raisons médicales rejeté
2008    2èmes Demande de régularisation pour raisons médicales
2012    2èmes Demande de régularisation pour raisons médicales rejeté
             Lala est en rétention pendant deux mois
             3ème Demande de régularisation pour raisons médicales rejeté
2013    Appel en cours


9 ans en Belgique
Toujours sans papiers et impossible à expulser pour raison médicale.

 

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