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Vives inquiétudes des associations sur la politique du mal logement

Publié le : 21/10/2010

Loi Dalo impuissante, coupes budgétaires, menaces contre les étrangers : trente et une organisations, dont la Fondation Abbé Pierre, France Terre d'Asile ou la Fnars, ont "rappelé le gouvernement à ses responsabilités" jeudi à Paris.

Réunies dans le "Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées", ces 31 organisations ont élevé le ton contre la politique de l'Etat envers les personnes "fragilisées par la crise économique".

La conférence de presse du collectif s'est symboliquement tenu dans un bel immeuble classé du XVIIe siècle, rue d'Aboukir à Paris (IIe), entièrement rénové et ouvert depuis le début de l'année pour loger - dans 37 "appartements sociaux" - des personnes en attente de logement définitif.

Pour Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre, la "posture du gouvernement, en matière de logement social, est extrêmement préoccupante". Il a assuré que l'Etat "n'est pas en capacité de mettre en oeuvre la loi sur le droit opposable au logement (Dalo) car, selon lui, 15.000 personnes, admises au Dalo, attendent un logement depuis un an".

M. Robert a véhémentement mis en cause la "poursuite du désengagement" de l'Etat sur le logement social, prévue par le projet de loi de finances 2011. Il a rappelé l'objectif fixé en janvier 2008 par le Premier ministre François Fillon ("Plus personne ne doit être contraint de vivre dans la rue") qui avait fait du logement des sans-abri et des mal-logés un chantier national prioritaire pour la période 2008-2012.

En matière de prévention du mal logement, le responsable de la Fondation Abbé Pierre a assuré qu'il ne voyait "aucun signe" du gouvernement de proposition pour éviter les quelque 20.000 à 30.000 expulsions par an. En 2009, a-t-il dit, 11.200 expulsions ont été réalisées avec le concours de la force publique.

Le directeur-adjoint de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars) Matthieu Angotti a regretté les "coupes budgétaires" touchant le secteur de la "veille sociale" (115, équipes mobiles, accueil de jour).

Enfin, le collectif a dénoncé le "tournant répressif à l'encontre des personnes migrantes et des étrangers en France" à travers l'adoption de la nouvelle loi sur l'immigration et a redit au gouvernement "son devoir de faire appliquer le principe d'accueil inconditionnel dans toutes les structures d'hébergement d'urgence".

Selon M. Robert, il y a en France quelque 100.000 sans-abri (vivant dans la rue, des caves ou des parkings ...), 3,5 millions de personnes mal logées (insalubrité, exiguïté, ...) et 6,5 millions de personnes "fragilisées dans leur logement". Il a regretté que la mesure du mal logement en France soit très mal connue en rappelant que la dernière enquête nationale sur les SDF datait de 2001.

Le Monde, le 21/10/2010