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CP/Intégration : espoir ou simple feuille de route ?

 

La question de l'intégration est devenue dans le débat public une matière inflammable tant elle est sujette à instrumentalisation mais aussi parce que beaucoup de promesses n’ont pas été tenues, laissant le plus souvent place à une égalité de façade et une stigmatisation assez permanente. Malgré une certaine philosophie du malheur très en vogue actuellement, l'intégration fonctionne dans la République française même si elle connait, ça et là, quelques ratés. Les constats, nous savons les faire. Mais savons-nous fixer des objectifs et les atteindre ?


En ce sens, le gouvernement actuel peut-il avoir moins d’ambition que celui de 2003 par exemple qui, sans s’être particulièrement distingué sur le sujet de l’intégration, eut l’audace de créer entre autres choses, le service public de l'accueil, le Contrat d’accueil et d’intégration, une autorité indépendante de lutte contre les discriminations et la Cité nationale de l’histoire de l'immigration ? Au delà des déclarations d’intention, quelles mesures concrètes vont être prises afin de répondre à l’espoir suscité ?   


Ce que nous attendons aujourd'hui de la feuille de route du gouvernement et de Jean-Marc Ayrault,  c'est l'expression d'une véritable ambition qui aide la France à se regarder telle qu'elle devrait être : digne, diverse, riche de son passé et rassemblée dans la République - où les populations issues de l'immigration souvent classes populaires ghettoïsées puissent avoir recours à une autorité indépendante qui garantisse l'effectivité des droits et la promesse d’égalité, où la jeunesse de France puisse s'inventer un avenir commun autour de projets structurants ouverts sur le monde et notre proximité, notamment méditerranéenne, où toute la population puisse enfin, dans le respect de la république, exercer sa liberté de culte, accéder dans des conditions d'égalité à la fonction publique, au logement, à l'emploi, où la gouvernance des politiques d'intégration soit véritablement réformée, où des moyens budgétaires soient redonnés aux acteurs qui œuvrent chaque jour à la réparation du lien social ! Verdict dans quelques heures ! Rien ne serait pire qu’une vague feuille de route cosmétique.

 

Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile.

 

Cp/ France terre d'asile, le 11/02/2014.