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France, terre d’asile : nul n’est prophète en son pays

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France, terre d’asile : nul n’est prophète en son pays

 

Le projet de loi relatif à la réforme du droit d’asile sera examiné demain 9 décembre à l’Assemblée nationale avec pour objectif affiché de mettre fin à la crise chronique qui touche notre système depuis de nombreuses années.

À travers cette réforme, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, se félicite de rendre au droit d’asile « sa place entière dans la tradition républicaine ».

Cette euphorie, nous voudrions la partager. La politique ce sont des principes affirmés. Cela c’est fait. Mais ce sont aussi des moyens (financiers, humains, matériels), et là, le compte n’y est pas.

Par exemple, les crédits pour 2015 en matière d’accueil des demandeurs d’asile sont en baisse de 44,9 millions d’euros par rapport aux crédits consommés en 2013. Même avec une grande imagination et une volonté de rationalisation, il est difficile de croire à l’objectif affiché d’hébergement pour tous les demandeurs d’asile.  Autre exemple, un droit nouveau apparaît dans le projet de loi : la possibilité pour les demandeurs d’asile de se faire assister lors de l’entretien à l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides. C’est bien, mais il y a juste un problème : ce droit nouveau n’est pas financé.

Chacun comprendra alors notre grand scepticisme face à un affichage politiquement correct mais aussi face à la difficulté de mise en œuvre de cette réforme sur le terrain. Décidément, en ces temps troublés, nul n’est prophète en son pays.  


Pierre Henry, Directeur général de France terre d’asile 

Paris, France terre d'asile,  le 08 décembre 2014