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exilés afghans à Paris

Publié le : 19/02/2009

Maraudes avec Etienne Pinte, député UMP des Yvelines, qui a suivi France terre d'asile

 

Maraudes à la rencontre des jeunes exilés dans le Xème

Ce week-end, j'ai accompagné la maraude organisée par France Terre d'Asile (FTDA) place du Colonel Fabien, dans le Xème arrondissement. L'association y est chargée de repérer les mineurs étrangers isolés parmi les exilés présents chaque soir sur la place dans l'attente du bus l'Atlas qui les conduira, en période hivernale, vers une structure d'hébergement d'urgence. La très grande majorité de ces exilés est d'origine afghane. Les autres sont Irakiens ou encore Iraniens. Le bus de la RATP passe ainsi trois fois entre 19H30 et 21H30. A chacun de ses passages, une cinquantaine de migrants sans abri peut être prise en charge. Certains soirs, plusieurs dizaines d'entre eux, faute d'un nombre de places suffisant, n'auront pas d'autre choix que d'aller dormir dans un parc voisin, duquel, régulièrement, ils sont délogés par la police. FTDA dispose, pour les mineurs, d'une vingtaine de places d'hébergement quotidiennes, dans un local géré par l'Armée du Salut, à proximité de la place. Sa mission est de « distinguer» ceux qu'elle estime mineurs, ces derniers bénéficiant en effet d'une protection particulière, précisément du fait de leur jeune âge. Yasmina, Marie et Adnan, ainsi que le responsable de la plate-forme « mineurs » de FTDA, vendredi soir, prenaient donc le temps de parler avec les exilés afin de jauger lesquels étaient susceptibles d'être mineurs. Yasmina parle le Farsi, ce qui facilite beaucoup les échanges, parfois tendus. L'anglais est l'autre langue de communication.

Ces jeunes (exclusivement des garçons) ont en général entre 15 et 18 ans, certains ont parfois moins (vendredi soir, un enfant de 10 ans environ s'est dans un premier temps manifesté puis a disparu). Ils arrivent en France, après un périple, par voie terrestre, de 6 à 8 mois, au cours duquel ils ont traversé l'Iran, la Turquie, la Grèce, l'Italie. Vendredi soir, tous les mineurs recensés étaient Afghans. Tadjiks, Pachtouns ou encore Hazaras ne se mélangeaient pas. Dans le modeste local mis à leur disposition, ils ont pu, l'espace de quelques heures de répit, dîner, se doucher, dormir sur des matelas posés au sol. Ils ont pu également laver leur linge. Ils n'ont rien avec eux, pas même un sac. Sans doute, ont-ils néanmoins sur eux, cachés, quelques billets. Ils souffrent de multiples maux après des mois d'errance. Certains ont attrapé la gale, d'autres avaient reçu des coups suite à des bagarres. D'autres encore se plaignaient de fièvre, de céphalées. Sans parler de leur détresse psychologique. Ici, on les écoute. On peut les orienter vers la plate-forme de jour auprès de laquelle ils pourront être informés de leurs droits, des démarches éventuelles à effectuer. FDTA, dans l'urgence, les renvoie vers des permanence d'accès aux soins de santé (Pass) ou encore passe à la pharmacie, pour un « dépannage » en attendant le lendemain matin.

Le lendemain matin ... ils devront quitter ce local. Certains reviendront dès le soir, il en sera ainsi des semaines durant, avant de disparaître. D'autres ne sont qu'en transit à Paris, avant un départ pour la Grande-Bretagne, via Calais, ou la Norvège. Quelques-uns d'entre eux finiront par se poser à Paris, épuisés, désorientés. Certains resteront dans la clandestinité. D'autres effectueront une demande d'asile ou seront pris en charge, pour les plus chanceux d'entre eux, par l'ASE (Aide sociale à l'enfance).

J'ai pu me rendre, vendredi soir, dans un hôtel qui accueille quelques-uns de ces jeunes. Grâce à l'ASE, ils sont hébergés dans une chambre, suivent des cours de Français (FLE, Français, langue étrangère), entreprennent des formations, en vue de s'installer dans notre pays. Je voudrais dire ici mon admiration pour ces travailleurs sociaux de FTDA qui font preuve de beaucoup d'humanité et de professionnalisme dans la difficile mission qui leur est confiée, à savoir celle de venir en aide à des adolescents voire, parfois, à des enfants, qui ont quitté leur pays, contraints par la misère, par la guerre. Certains n'y ont plus aucune famille. D'autres sont envoyés en Europe par leurs parents, dans l'espoir d'un avenir meilleur.

A tous ces jeunes migrants qui se sont posés en France, qui ont décidé, après de nombreux tourments, de s'intégrer en apprenant notre langue, en suivant une formation, je leur souhaite beaucoup de courage et bonne chance.

 

Par Etienne Pinte, le 18 février 2009.

Voir le texte sur le blog d'Etienne Pinte

 


Manifestation du 29/01/2009. Des centaines d’exilés afghans, surtout des mineurs, dans les rues de Paris

France terre d'asile mène en ce moment une campagne de sensibilisation concernant la présence des Afghans dans le 10eme arrondissement. Merci à tous ceux qui nous soutiennent de diffuser cette information.

 

France terre d'asile a également, dans le cadre de la journée nationale de manifestation du 29/01/2009, menée une action de sensibilisation et distribué plus de 15 000 tracts d'information (cliquez ici pour lire le tract).

 

manif1-29-01-2009 manif2-29-01-2009

 

 Lire l'article de l'Express du 30/01/2009

Voici aussi les dernières informations disponibles sur la présence de ces exilés en France, et particulièrement sur Paris.

France terre d’asile et la ville de Paris élargissent le dispositif d’accueil (cliquez ici).
France terre d’asile a remis a l’ONU un rapport sur la situation des MIE en France (cliquez ici).
Lire les positions de France terre d’asile sur la nécessaire réforme du règlement Dublin II (cliquez ici).
Lire un excellent article paru dans le Parisien du 05/01/2009 (cliquez ici).