fbpx
Main menu

Canada: lutte contre la traite d'êtres humains

Publié le : 08/09/2010

 

 

Ottawa veut l'aide de la population

 Le gouvernement fédéral et la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ont lancé, mardi, deux campagnes nationales pour informer l'ensemble des Canadiens sur le phénomène de la traite d'êtres humains.

Le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a indiqué que l'Association canadienne d'échec au crime (ACEC) se joignait à son ministère de même qu'à la GRC pour permettre à la population d'être en mesure de repérer et de signaler des personnes qui pourraient être impliquées dans ce type de crimes.

« Nous avons besoin de l'aide de la population, a déclaré le sergent de la GRC Marie-Claude Arsenault. Notre partenariat avec l'ACEC permet à la population de signaler les cas d'abus de façon anonyme et de s'assurer que l'information sera communiquée aux autorités policières. »

De son côté, le Centre national de coordination contre la traite de personnes de la GRC organise sa propre campagne de sensibilisation ayant pour thème « Je ne suis pas à vendre ». La GRC a élaboré une trousse d'information sur le trafic d'êtres humains destinée à la police, aux gouvernements, aux organisations non gouvernementales ainsi qu'aux citoyens.

Selon le ministre Toews, ces campagnes aideront les Canadiens à combattre ce qu'il qualifie de crime « inquiétant ».

Ottawa envisage de raffermir les lois

Ces annonces surviennent quelques semaines après l'accostage du navire MV Sun Sea en Colombie-Britannique, avec à son bord quelque 500 migrants tamouls.

Depuis, les conservateurs ont souvent évoqué d'éventuels projets de loi contre le trafic d'êtres humains, sans jamais préciser comment ils pourraient rendre plus strictes les lois existantes, dont on dit qu'elles sont déjà difficiles à appliquer.

La Gendarmerie royale du Canada (GRC) poursuit son enquête au sujet du MV Sun Sea ainsi qu'au sujet d'un autre bateau transportant des Tamouls, arrivé en 2009.

La GRC croit que les centaines de personnes arrivées récemment avaient déboursé des milliers de dollars pour leur traversée, et que des membres des Tigres tamouls, une organisation que le Canada qualifie de terroriste, auraient pu s'infiltrer parmi eux.

Dans des lettres transmises aux médias, les passagers du MV Sun Sea ont toutefois dit fuir la violence et la persécution au Sri Lanka.

Le porte-parole du Nouveau Parti démocratique en matière de sécurité publique, Don Davies, a déclaré à La Presse canadienne que l'enjeu dépassait la seule sécurité publique, et concernait plutôt la politique d'immigration du Canada.

« Si nous ne voulons pas de ce système où des gens tentent de se rendre au Canada en désespoir de cause, peut-être devrions-nous alors concentrer nos efforts dans les camps de réfugiés [à l'étranger] », a soutenu M. Davies.

Les campagnes lancées mardi s'inscrivent dans une série d'annonces à venir du gouvernement de Stephen Harper, qui tente de reprendre l'initiative avant le retour des députés à la Chambre des communes.

Le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration du Canada, Jason Kenney, effectue cette semaine une tournée en Asie, notamment pour inciter l'Inde, la Chine et les Philippines à collaborer avec Ottawa dans la lutte contre les consultants en immigration véreux qui fournissent de faux documents en échange de milliers de dollars.

Radio-Canada.ca avec Presse canadienne, le 07/09/2010