Un contexte où le mot “cyberattaque” est partout
Dans un paysage numérique où le mot cyberattaque est devenu quasi quotidien dans les médias, le système d’information n’est plus un simple “outil technique” : c’est une condition de travail, de continuité de service, et parfois même de confiance. France terre d’asile n’échappe pas à ce contexte. Le rôle de la Direction des systèmes d’information (DSI) est aujourd’hui d’accompagner une transformation profonde : moderniser les outils utilisés par les équipes, harmoniser les pratiques, et donner une cohérence à l’ensemble du système d’information, tout en restant lisible pour les personnes accompagnées.
Dès qu’un incident informatique fait la une de l’actualité, même dans un autre secteur, des internautes inquiets ont tendance à projeter ces inquiétudes sur les organisations qu’ils connaissent. La modernisation du système d’information de France terre d’asile vise justement à rendre le fonctionnement de l’outil plus compréhensible, plus stable et plus prévisible, plutôt qu’à nourrir ces scénarios anxiogènes, tels que ces attaques cyber ou vol de données.
Une transformation pensée pour le terrain, pas pour les machines
La DSI porte une feuille de route qui dépasse largement l’installation d’un nouveau logiciel. Il s’agit de passer d’un paysage d’outils hétérogènes, parfois vieillissants, à un système d’information structuré, aligné sur les besoins réels du terrain. Derrière les écrans, il y a des équipes qui doivent suivre des situations parfois très complexes (comme des piratages, cyber attaques, violation ou fuite de données), coordonner plusieurs dispositifs, partager des informations avec prudence, tout en restant disponibles pour les personnes exilées qu’elles accompagnent.
Cette transformation privilégie une approche progressive et concertée. Plutôt que de “basculer” tout le monde d’un coup, les établissements entrent dans le nouveau système par vagues, avec des phases de test, de pilote, puis de déploiement plus large. Chaque étape permet d’ajuster l’outil, de corriger des irritants, de simplifier un processus. Cela peut paraître discret, mais ce sont ces ajustements qui font la différence entre un système d’information subi et un système d’information adopté.
Harmoniser les pratiques et clarifier les rôles
Dans ce cadre, la DSI travaille autant à la robustesse technique qu’à la compréhension des usages. Une partie importante du travail consiste à clarifier qui fait quoi, comment l’information circule, et quels sont les bons interlocuteurs en cas de difficulté. C’est une manière de répondre, en creux, aux inquiétudes qui se lisent dans certaines requêtes tapées sur le web, qui ne reflètent pas nécessairement une situation réelle mais bien un climat général de vigilance numérique.
En harmonisant les pratiques, en définissant des circuits de décision clairs, en documentant les procédures, la DSI réduit l’espace laissé aux malentendus. Là où un incident technique pouvait auparavant être interprété comme un “piratage” ou “cyberattaque”, il devient un problème identifié, suivi et traité dans un cadre connu des équipes.
Un système d’information dans un paysage de menaces généralisées
Au niveau national, les autorités publiques rappellent régulièrement que les attaques contre les systèmes d’information ne concernent plus seulement les grandes entreprises : collectivités, hôpitaux, structures médico-sociales et associations sont aussi visées. Les rapports officiels montrent que les attaques touchant les secteurs de la santé et du médico-social restent significatives, avec une présence notable de rançongiciels (ou ransomware) qui chiffrent les données et perturbent les services essentiels.
Pour une organisation comme France terre d’asile, l’enjeu n’est pas d’alimenter cette dramatisation, mais de travailler sur la continuité de service et la résilience : disposer d’outils qui permettent aux équipes de continuer à travailler, d’accéder aux informations nécessaires, d’accompagner les personnes, même en cas de difficulté technique.
Continuité de service plutôt que dramatisation
La réponse, ici, est très concrète. Rationaliser les applications utilisées permet de réduire les points de fragilité. Moderniser le parc informatique limite les pannes récurrentes. Renforcer le support aux équipes offre des solutions plus rapides lorsque survient un problème. Déployer progressivement un système d’information métier plus cohérent aide à mieux comprendre ce qui se passe, à savoir où et comment intervenir. Mettre à disposition des interlocuteurs identifiés pour toutes les questions liées aux usages numériques participe à rassurer les équipes et, indirectement, les personnes accompagnées.
Cette approche s’oppose à une logique purement réactive de “communication de crise”. Elle installe l’idée que le système d’information est un environnement vivant, géré, piloté, plutôt qu’un objet mystérieux où apparaîtraient soudain.
Quand les internautes cherchent des réponses sur les données
Dans les faits, toute personne dispose de droits précis sur ses données, définis par le RGPD et rappelés par la CNIL : droit d’accès, de rectification, parfois d’effacement ou de limitation, et droit d’introduire une réclamation si elle estime que ses droits ne sont pas respectés. France terre d’asile s’inscrit dans ce cadre général : les personnes peuvent demander quelles informations les concernent, comment elles sont utilisées et à qui elles sont communiquées, et elles peuvent signaler les situations qu’elles jugent problématiques.
Plainte, CNIL, recours : un cadre commun à tous les organismes
La CNIL rappelle elle-même que toute personne peut lui adresser une plainte lorsqu’elle rencontre des difficultés avec un organisme concernant le traitement de ses données personnelles.
Ce cadre n’est pas spécifique à France terre d’asile. Il s’applique à une banque, à un hôpital, à une start-up numérique ou à une association de solidarité. Le système d’information de l’association évolue donc dans un environnement juridique et technique partagé, où les mêmes règles, les mêmes droits et les mêmes obligations s’appliquent pour éviter toute fuite de données ou piratage.
Modernisation, confiance et continuité de service
La démarche de modernisation du système d’information consiste plutôt à rendre le fonctionnement des outils plus transparent pour les équipes, à renforcer les pratiques professionnelles et à clarifier les points de contact pour les personnes concernées par les sujets cyber et de protection de données..
Autrement dit, la DSI travaille moins à produire des éléments de langage qu’à structurer un environnement de travail qui soit à la fois plus fiable et plus compréhensible. C’est dans ce type de cadre, concret et documenté, que les questions techniques cessent de se transformer automatiquement, dans l’imaginaire collectif, en “cyberdrames”. La modernisation du système d’information devient alors ce qu’elle devrait toujours être : un moyen discret mais essentiel de mieux soutenir les équipes de terrain et les personnes qu’elles accompagnent.




