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cp/Asile : gare au conservatisme !

Publié le : 11/07/2013

« Le système de l’asile est à bout de souffle »[1]. A partir de ce constat partagé, vers quelle réforme se dirige-t-on ? C’est tout l’enjeu de la concertation lancée par le ministre de l’Intérieur. Programmé en pleine période estivale, mené par deux parlementaires (majorité et opposition, « consensus quand tu nous tiens ») et rassemblant de manière large les acteurs de l’asile - associations, élus locaux, administration -, le processus semble très maîtrisé. Sur le papier seulement… ?

Car on mesure mal à quel point l’emprise de la technostructure sur ce secteur est tenace et constitue un blocage important à toute volonté de réforme allant vers une meilleure protection des demandeurs d’asile. Depuis 10 ans, l’administration a en effet imposé de manière parfois obsessionnelle une approche sécuritaire (destinée à traquer les soit disant faux demandeurs d’asile), à court terme (ça sera mieux demain), réduisant au rôle de simple prestataire l’acteur associatif et installant la maltraitance du demandeur d’asile dans de nombreuses parties du territoire.

Cette gouvernance est un échec !

Aussi, sans une prise de conscience collective (gouvernement, acteurs de l’asile et administration elle-même) de la réalité de cette situation, couplée à une forte volonté politique, on voit mal comment cette réforme pourrait aboutir à une réelle amélioration de notre politique d’asile et d’accueil. D’autant que la question budgétaire pourrait bien servir de prétexte à un nouveau tour de vis.

Les enjeux essentiels sont connus (simplification  de l’accès à la procédure, qualité de la procédure d’asile et de l’accompagnement, dignité de l’hébergement) et France terre d’asile rendra public dès demain vendredi ses 22 propositions destinées à donner tout son sens au mot « réforme ».

Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile.

Paris, cp/France terre d'asile, le 11/07/2013

[1] Manuel Valls, Ministre de l'intérieur, Le Monde, 4 mai 2013