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Déplacés en danger en République Démocratique du Congo

Publié le : 09/02/2012

KINSHASA, République démocratique du Congo – Le HCR a fait part vendredi de sa vive préoccupation sur les récentes informations selon lesquelles des civils congolais ont été torturés et tués par des groupes armés qui étaient entrés dans les camps de déplacés internes au Nord-Kivu, une région instable. L'agence a appelé à améliorer la sécurité dans et autour des camps.

Céline Schmitt, porte-parole du HCR à Kinshasa, a indiqué que, depuis le dernier trimestre 2011, des groupes armés étaient rentrés dans les camps de déplacés internes de l'est de la province, « compromettant ainsi leur caractère civil. » Les camps concernés sont Nyanzale, Mweso et Birambizo dans le territoire de Masisi, à environ 90 kilomètres au nord-ouest de Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu.

Les déplacés congolais sont constamment menacés par différents groupes et milices armés, qui les accusent de collaborer avec un groupe armé ou un autre. Le 13 décembre 2011, sept déplacés internes ont été battus à mort car ils avaient refusé un travail forcé imposé par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Le HCR a également reçu des informations faisant état de déplacés internes ayant subi des tortures.

La poursuite des violences entrave également l'accès humanitaire aux camps et empêche les travailleurs humanitaires d'assurer protection et assistance aux personnes déplacées. Seulement huit camps de déplacés internes sur 31 sont actuellement accessibles aux travailleurs humanitaires sans escorte militaire.

« Le HCR appelle toutes les parties concernées à respecter le caractère civil des camps de déplacés internes dans le Nord-Kivu. Nous lançons également un appel aux autorités provinciales pour qu'elles accroissent la sécurité dans et autour des camps », a indiqué Adrian Edwards, chef du service Communication au HCR, vendredi à Genève. Actuellement, il y a seulement 40 policiers déployés pour assurer la sécurité de six des 31 camps dans la province.

Le HCR travaille également en liaison avec les forces des Nations Unies pour le maintien de la paix dans l'est du Congo afin d'accroître la présence des forces de sécurité dans les zones ayant le plus grand besoin de protection et pour assurer la sécurité des civils qui vivent dans les camps de déplacés.

Près de 80 000 déplacés congolais vivent actuellement dans 31 camps de déplacés internes au Nord-Kivu. La majorité d'entre eux n'ont aucun espoir de rentrer chez eux dans un avenir proche, du fait de l'insécurité persistante et du renouveau des combats entre les groupes armés et les militaires dans leurs villages. Aucun retour n'a pu être organisé en 2011.

Le Nord-Kivu accueille plus de 600 000 déplacés internes, soit plus du tiers des 1,7 million de déplacés à travers tout le pays.

HCR, le 03/02/2012