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				Publié le : 24/06/2010
Depuis un mois, le préfet du Val-de-Marne collectionne les  décisions du tribunal administratif de Melun pour non-respect du droit  d’asile. La dernière en date, la dixième, est tombée le mardi 15 juin.
Dans  un dossier individuel, déposé par un demandeur d’asile, la juridiction a  considéré que la préfecture allait à l’encontre du droit en exigeant  que le demandeur justifie d’un lieu de résidence pour lui renouveler son  autorisation de séjour.
Une décision illégale depuis qu’en octobre 2005 le Conseil d’Etat  a jugé que les préfets ne pouvaient pas refuser un titre de séjour au  motif qu’un demandeur d’asile n’avait pas de lieu de résidence.
Des titres de séjour refusés illégalement
Dans les  faits, « un nombre non négligeable de demandeurs d’asile utilise  l’adresse d’une association pour leurs démarches, explique Antoine  Decourcelle, responsable à la Cimade, une association qui intervient  auprès des immigrés. Or, depuis fin avril, la préfecture du Val-de-Marne  ne renouvelle plus les titres de séjour quand les demandeurs présentent  des adresses d’associations ». Pour l’associatif, l’attitude de la  préfecture n’est pas anodine : « C’est une petite stratégie qu’on avait  déjà vue à l’œuvre à la préfecture de Paris, qui avait été pareillement  condamnée et avait dû cesser ces pratiques. »
Le préfet du  Val-de-Marne, Michel Camux, récuse ces accusations. « Ce n’est en rien  systématique, c’est au cas par cas, explique le haut fonctionnaire.  Parfois, on a des demandeurs d’asile qui, pour toute adresse, n’ont  qu’un tampon d’une association et, quand on essaie de les retrouver, on  se rend compte qu’ils n’habitent pas dans le département. » Et le préfet  de souligner qu’« à chaque fois que le tribunal administratif émet une  décision on s’y conforme. »
Quoi qu’il en soit, sans titre de  séjour, les requérants d’asile se retrouvent privés de l’allocation de  survie (un peu plus de 300 € par mois), ne peuvent plus retirer leurs  courriers recommandés et, surtout, peuvent être arrêtés à tout moment  par la police pour séjour illégal sur le territoire. Antoine Decourcelle  fustige d’autant plus le comportement de la préfecture que « le préfet  ne propose pas d’hébergement aux demandeurs d’asile, alors que c’est une  obligation. C’est le serpent qui se mord la queue. »
Louis MOULIN
Le Parisien, le 24/06/2010