InstagramPublié le : 26/08/2010
Au terme d'un accord signé le 19 août entre Washington et le ministère de l'immigration français, quatre officiers de liaison américains, envoyés par le bureau de protection des frontières et des douanes, vont travailler à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle aux côtés des agents de la police aux frontière (PAF). Attendus le 28 août à Paris, les agents contrôleront uniquement les vols à destination des Etats-Unis. Leur mission : détecter les "passagers à haut risque" et conseiller, le cas échéant, aux compagnies aériennes de ne pas les laisser embarquer.
"Aujourd'hui, les commandants de bord transmettent les listes de passagers aux autorités américaines après le décollage, explique le ministère de l'immigration. Les nouvelles dispositions permettent un meilleur contrôle en amont, mais les agents américains se contenteront d'émettre des avis et des recommandations. Ils n'ont pas autorité pour arrêter ou détenir des voyageurs suspects."
Leur déploiement à Roissy entre dans le cadre des "Immigration Advisory Programs" (programmes consultatif sur l'immigration) mis en place par le bureau de la protection des frontières et des douanes américain. Signés avec sept pays, ces accords touchent neuf aéroports, notamment ceux de Londres, Amsterdam, Francfort et Madrid. En dehors des questions de sécurité, ils permettent aux Etats-Unis de "limiter les dépenses liées aux procédures d'expulsion et d'épargner aux compagnies des pénalités et le transport des personnnes refoulées vers l'aéroport d'origine", précise le site de la sécurité intérieure américaine.
D'après l'entourage d'Eric Besson, les agents de liaison interviendront essentiellement sur des questions d'immigration irrégulière, de défaut de réglementation ou de contrefaçon de passeport. Ils disposeront de leur propre "liste noire" (différentes de celle de l'Union européenne) et préviendront les compagnie aériennes qui prendront les dispositions nécessaires en refusant ou en acceptant les passagers à bord.
Les agents américains travailleront en étroite coopération avec la direction centrale de la police aux frontières. Ils auront accès aux zones d'enregistrement et aux passerelles d'embarquement. "On a accepté sur une base réciproque. Si nous voulons installer des officiers dans les principaux aéroports américains, nous pourrons le faire", a précisé Eric Besson, affirmant qu'"à ce stade, nous ne le prévoyons pas".
Le Monde.fr avec AFP, le 25/08/2010