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L'immigration rapporte à la Grande-Bretagne

Publié le : 07/11/2014

France inter petit

 

 

Alors que les discours anti-immigration prospèrent en Europe, voici une étude qui offre un autre éclairage sur ce que coûte à la société l’accueil des étrangers. Elle émane d’un économiste de renom, Ian Preston, qui affirme que contrairement aux idées reçues, ouvrir la porte aux migrants serait bon pour les finances publiques britanniques. 

 

Pour planter le décor, imaginez un petit village anglais. Voici que s’y installe un jeune Pakistanais : Adil.

Migrants de mellilia

Candidats à l'immigration après leur arrivée sur les plagesde Melilia © REUTERS/Jesus Blasco de Avellaneda - 2014

Les plus méfiants diront que c’est un chômeur de plus qui arrive. Sauf que c’est une erreur.

En Angleterre, les immigrés récents sont désormais plus qualifiés en moyenne que les jeunes du même âge nés en terre d’Albion. Alors effectivement, à leur arrivée, ils occupent souvent des postes sous-qualifiés par rapport à leurs compétences et leurs diplômes. Donc ils paient des impôts en proportion. Mais au fur et à mesure que le temps passe, ce décalage en leur défaveur tend à se réduire. Du coup, leur contribution à l’effort collectif augmente.
 
L’Angleterre serait généreuse en matière d’aides envers les immigrés ? Là encore, c’est faux.

Que ce soit pour les logements sociaux ou les prestations sociales, les études citées par l’économiste [Ian Preston] montrent toutes que les premiers bénéficiaires en sont les Anglais de souche et pas les immigrés nouvellement arrivés…

 
Ces immigrés coûtent plus cher au système de soin ? Et non, pas vrai non plus.

Selon Preston, les immigrés qui arrivent en Angleterre sont en meilleure santé que… les Anglais eux-mêmes. Tout ça est très logique : c’est simplement que ceux qui quittent leur pays sont suffisamment en forme pour le faire…

 
Quelle corrélation entre immigration et insécurité ?

Là encore, je vais vous décevoir : aucune étude ne peut prouver le lien entre immigration et criminalité.


En matière d’éducation, c’est forcément la société britannique qui paie pour éduquer des ressortissants étrangers ?

Pas tout à fait. Quand un étranger arrive en Angleterre, il a déjà généralement effectué ses études primaires et secondaires dans son pays d’origine, donc ça ne pèse pas sur l’économie britannique. Alors, bien sûr, il se peut que cet étranger ait des enfants en Angleterre, mais à ce stade, il paiera lui aussi des impôts, consommera, règlera les différentes taxes sur les biens de consommation… Donc dans ce domaine, c’est au moins un jeu à somme nulle. Ensuite, plusieurs études ont montré les avantages du bilinguisme chez les enfants.

Le multiculturalisme contribue donc à la richesse de la société.

Ainsi, l’économiste Preston encourage donc à regarder les coûts et les bénéfices de l’immigration de manière globale. Et pas juste à un instant T.

Sur le long terme, l’immigration, selon lui, rapporte de l’argent à la société plus qu’elle ne lui en coûte

Et les immigrés européens auraient apporté une contribution nette au Fisc de 25 milliards d'euros en dix ans.

 

Pour réécouter l'émission, cliquez ici

 

France Inter, le 07 novembre 2014