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Prix Sakharov 2009 - décerné par le parlement européen

Publié le : 23/10/2009

Memorial, une organisation de défense des droits de l'homme, lauréate du Prix Sakharov 2009


Cette organisation est la seule organisation russe membre du Conseil européen pour les réfugiés et les exilés.

Le Prix Sakharov pour la liberté de l'esprit a été attribué ce jeudi à l'association Memorial et à trois de ses membres en particulier : Oleg Orlov, Sergeï Kovalev et Lioudmila Alexeïeva. Memorial est une organisation de promotion des droits fondamentaux dans les Etats post-soviétiques. Son premier responsable n'était autre que… Andreï Sakharov lui-même. La remise officielle du Prix se tiendra à Strasbourg, le 16 décembre.

« En remettant ce Prix à Oleg Orlov, Sergeï Kovalev et Lioudmila Alexeïeva au nom de l'association Memorial, nous espérons contribuer à la fin de la peur et de la violence à l'encontre des défenseurs des droits de l'homme en Russie », a déclaré Jerzy Buzek, Président du Parlement européen, lors de l'annonce des lauréats. Il a affirmé que le Parlement européen devait promouvoir les droits les plus fondamentaux de la société civile : la liberté de pensée et la liberté d'expression.

Les lauréats - trois militants des droits de l'homme et leur association

L'association Memorial - dont le premier dirigeant fut Andreï Sakharov - cherche à promouvoir les droits fondamentaux dans les pays post-soviétiques comme l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Géorgie, le Tadjikistan, la Moldavie et l'Ukraine. Elle fut fondée à la fin des années 1980 pour créer un complexe à la mémoire des victimes de répressions staliniennes. Plus tard, elle s'est élargie à la défense des droits civils. « Memorial promeut la vérité sur les répressions politiques de l'Union Soviétique et se bat contre les violations des droits de l'homme dans les pays post-soviétiques, cela  afin d'assurer leur avenir démocratique », ont expliqué les partisans de sa nomination.

Oleg Orlov est l'actuel président de Memorial. Le 6 octobre, il a été condamné à une amende et obligé de se rétracter publiquement suite à une poursuite en diffamation du Président tchétchène Ramzan Kadyrov. Orlov a accusé Kadyrov d'être derrière le meurtre de Natalia Estemirova, une militante des droits de l'homme en Tchétchénie. Il avait lui-même été enlevé en Ingouchie en novembre 2007 avec trois journalistes. Il avait été battu, menacé de mort puis finalement relâché.

Sergeï Kovalev a fondé la première association de défense des droits de l'homme en URSS en 1969. Il a également été l'un des fondateurs de Memorial. Il a critiqué les tendances autoritaires des régimes de Boris Eltsine et Vladimir Poutine. En signe de protestation, il démissionna en 1996 de son poste de responsable de la commission présidentielle des droits de l'homme. En 2002, il monta une commission d'enquête publique sur les attentats à la bombe en 1999 à Moscou. Cette commission ne put mener à bien son travail du fait de la persécution - et même de l'assassinat - de ses membres.

Lioudmila Alexeïeva est l'une des fondatrices - avec Andreï Sakharov - du groupe Moscou-Helsinki qui vérifiait la conformité des Soviétiques avec l'Acte final d'Helsinki en 1976. Depuis les années 1960, elle se bat pour des procès équitables pour les dissidents et un couverture objective par les médias. Elle a été exclue du parti communiste et déchue de son poste de journaliste dans un magazine scientifique. Elle critique le Kremlin pour sa politique en matière de droits de l'homme et a accusé le gouvernement russe d'encourager les extrémistes avec ses politiques nationalistes.

Le Prix Sakharov

Depuis 1988, en hommage au physicien et Prix Nobel de la Paix Andreï Sakharov, le Parlement européen remet chaque année son Prix pour la liberté de pensée. Ce faisant, il rend hommage aux personnes ou aux organisations qui se battent pour les droits de l'homme et les libertés fondamentales. Le Prix de cette année coïncide avec la commémoration de la mort d'Andrei Sakharov, il y a vingt ans.

Et maintenant ?

Le 14 décembre 2009 se tiendra une réunion conjointe des commissions parlementaires des affaires étrangères et du développement et de la sous-commission des droits de l'homme avec les lauréats. Le Prix sera remis solennellement le 16 décembre, à Strasbourg, lors de la session plénière. Les lauréats se verront remettre la somme de 50 000 euros.

Droits de l'homme - 22-10-2009 - 13:45

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