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Repolitiser l'action sociale

Publié le : 20/12/2011

Que doit être l’action sociale ? Et sur quels leviers s’appuyer pour qu’elle le devienne ? Bertrand Dubreuil, Roland Janvier, Johan Priou et Pierre Savignat mettent leurs compétences complémentaires en commun (1) pour proposer dans les colonnes des « ASH » un manifeste invitant à passer de l’indignation et de la résistance à l’action.


« L’action sociale est sous tension ! Contraintes budgétaires croissantes, inflation législative et réglementaire, publics dont les besoins évoluent ou les difficultés s’accroissent, commande publique incertaine, parfois chaotique, désarroi des professionnels et des fonctionnaires dans l’exercice de leur mission… les signes d’inquiétude se multiplient, le climat se détériore en profondeur, un processus de délitement semble à l’oeuvre. La plainte qui monte, les indignations qui s’expriment, les résistances qui s’ébauchent, ne débouchent pas – en tout cas pas encore – sur un mouvement social d’envergure.


Nous voulons ici prendre position, énoncer des éléments d’analyse, contribuer à éclairer les enjeux, à renouveler l’action sociale comme engagement dans la construction d’une société du vivre ensemble, d’égalité et de justice.


Le “néolibéralisme” s’impose aujourd’hui comme conception unique du monde et de ses processus socio-économiques et comme principe organisateur des politiques publiques. La France n’échappe pas à ce mouvement, qui se décline selon ses rapports de forces internes et le degré d’acceptabilité des populations. Une telle conception accorde un rôle central au marché pour assurer le bien-être individuel et social, sans autre préoccupation éthique ou de justice sociale. Les vertus mythiques de la libre concurrence deviennent la référence pour l’action sociale. Celle-ci se réduit à un rôle supplétif du marché dans une fonction essentiellement réparatrice. Cette concurrence passera à la fois par une baisse des normes de fonctionnement (services d’aide à domicile, accueil de la petite enfance) et un accroissement de la solvabilisation directe des usagers-clients, via au mieux des financements socialisés, voire des assurances privées. En découlent des critères canoniques en matière de gestion, de qualité, de performance, de transparence.

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