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Syrie - Le HCR doit préparer des "plans d'urgence"

Publié le : 06/08/2012

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Le patron du HCR veut "mettre sur pied des plans d'urgence au cas où la situation vienne à être plus dramatique".

  
Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés doit mettre sur pied des "plans d'urgence" en vue d'une éventuelle intensification du conflit syrien, a déclaré vendredi le patron du HCR, Antonio Guterres. "Le travail que nous effectuons pour aider les réfugiés" dans les pays voisins "n'est pas directement lié avec ce qui se passe en Syrie", a affirmé Antonio Guterres, lors d'une conférence de presse. Mais, a-t-il souligné, le HCR vient aussi en aide à des réfugiés et déplacés en Syrie, en collaboration avec le Croissant-Rouge arabe syrien.

Interrogé sur la démission du médiateur international Kofi Annan, Antonio Guterres a dit : "Espérons qu'une solution (au conflit en général, NDLR) soit trouvée, mais, bien sûr, nous devons mettre sur pied des plans d'urgence au cas où la situation vienne à être plus dramatique." Ces propos interviennent alors que l'organisation s'est trouvée jeudi dans l'incapacité de faire entrer de l'aide humanitaire à Alep, toujours en proie à des violences meurtrières, en raison du bouclage de la ville par les militaires.

"Il était impossible hier d'envoyer des articles de secours additionnels, car la ville a été bouclée par les forces militaires", a déclaré une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'un point de presse. "Notre équipe dans Alep a aussi fait état d'une absence complète de couverture pour les téléphones portables et pour Internet", a-t-elle par ailleurs indiqué. Elle a précisé ne pas savoir quelle était la situation sur le terrain vendredi. Les civils qui ne peuvent quitter Alep, deuxième ville de Syrie en proie à de violents combats, continuent de cherchent refuge dans les écoles, universités et mosquées de la capitale économique du pays. Selon le HCR, quelque 7 200 personnes ont trouvé refuge dans 45 écoles et 6 dortoirs.

Un deuxième camp finalisé en Irak

Les forces du régime ont repris vendredi leurs bombardements des quartiers rebelles près de Damas et à Alep, théâtre d'une bataille cruciale dans la guerre en Syrie où l'échec de la diplomatie a poussé jeudi le médiateur international Kofi Annan à la démission. Pour Antonio Guterres, toute intensification du conflit risque de se traduire par "un plus grand nombre de flux de (réfugiés et déplacés) syriens" et de plus grandes difficultés à avoir accès aux civils. Le HCR est particulièrement préoccupé par la situation des réfugiés en Syrie.

En un seul jour, environ 700 d'entre eux sont ainsi venus voir le bureau de l'agence onusienne à Damas pour obtenir de l'aide et des conseils, a relevé Melissa Fleming. Par ailleurs, l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a confirmé que 20 personnes avaient été tuées et 10 autres blessées à Yarmouk, dans la région de Damas, selon le HCR. Toujours à Damas, des groupes armés ont tiré sur les jambes d'un réfugié soudanais, tandis qu'un jeune réfugié irakien a essuyé des tirs et est décédé à l'hôpital.

À l'extérieur de la Syrie, le HCR a comptabilisé 40 199 réfugiés en Jordanie, 35 364 au Liban, 12 409 en Irak et 44 038 en Turquie. En Turquie, entre 400 à 600 personnes arrivent chaque jour, la plupart venant d'Alep et des villages voisins. En Irak, le HCR finalise la mise sur pied d'un deuxième camp de réfugiés.

Le Point, le 03/08/2012