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Valls cherche un meilleur asile

Publié le : 06/05/2013

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Le ministre de l'Intérieur souhaite améliorer l'accueil des réfugiés. Le patron de France terre d'asile doute de la méthode choisie.

À Dijon, une ancienne charcuterie industrielle transformée en squat par des Congolais cet hiver ; à Metz, un bidonville de Kosovars poussé au milieu des barres du quartier de Bellecroix durant l'été 2012 ; dans le Rhône, des femmes enceintes originaires des Balkans à la rue. Alors que le nombre de demandes d'asile en France a frôlé en 2012 le record de 1989 (61.000 demandes, une augmentation de 70 % depuis 2007), Manuel Valls a annoncé samedi dans Le Monde la prochaine réforme d'un "système d'asile à bout de souffle". "Il faut en effet tout revoir", explique le ministre de l'Intérieur, "la qualité de l'accueil, celle de l'hébergement, l'accessibilité de la procédure…".

Méthode choisie : "une grande consultation nationale avec les associations et les élus locaux à partir de juillet", animée par un parlementaire et dont les conclusions, données à l'automne, déboucheront sur une nouvelle loi. En réalité, certains aménagements sont déjà dans les tuyaux, actés dans le budget ou prévus par décret : création de 4.000 places d'hébergement, recrutements pour accélérer l'examen des demandes, refonte de la procédure d'appel.

Le système est "désorganisé"

"Cette réforme attendue est indispensable", réagit Pierre Henry. Le directeur général de France terre d'asile observe que le système est "désorganisé" depuis dix ans à cause d'une augmentation du nombre de réfugiés mais surtout de "politiques publiques incohérentes". Un satisfecit de principe donc, mais un doute sur la méthode Valls. "Il s'agit d'une question très complexe. Le mieux, pour bien réformer, serait de procéder à un audit sous la forme d'une inspection de l'Igas ou d'une mission d'information parlementaire. Il faudrait aussi pratiquer la concertation, et non la consultation comme le souhaite le ministre, avec les associations qui sont le principal atout du modèle français d'accueil des réfugiés", avertit-il.

Le JDD, le 05/05/2013