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"Andalousie, mon amour !"

Publié le : 10/01/2012

Un film pour voir l'immigration autrement - Sortie le 11 janvier 2012

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Il voulait faire un film intelligent. C’est chose faite ! Le jeune réalisateur Mohamed Nadif, qui a présenté jeudi soir à Casablanca son premier long métrage «Andalousie, mon amour !», a réussi le pari de produire une comédie légère qui traite une problématique épineuse. Il s’agissait de passer sous la loupe la question de l’immigration clandestine. Dans ce film, Nadif s’éloigne de l’approche adoptée par les autres cinéastes qui ont déjà abordé la question. Il pratique plutôt une nouvelle démarche, un nouvel angle d’attaque.

Clandestinement

Le film colle à la trajectoire de Saïd (Youssef Britel) et Amine (Ali Essmili), depuis le moment où ils décident de quitter leur Casablanca natale, pour le nord du royaume, jusqu’à celui où ils s’installent dans un petit village, afin de préparer leur passage d’une manière illégale vers l’autre rive de la Méditerranée. Dans un premier temps, les deux jeunes hommes font la rencontre du responsable de la gendarmerie de la région (Mohamed Choubi) et de l’instituteur du village (un personnage excentrique qui rêve de rejoindre l’Espagne, le pays de ses ancêtres mauresques, interprété par Mohamed Nadif). Vient ensuite la rencontre du puissant président de la commune (Mehdi El Ouazzani). Un tournant dans la vie des différents personnages. Avec l’aide de l’instituteur, les deux étudiants prennent une barque pour la côte européenne. Mais ils font naufrage. La mer rejette Amine sur la côte du village tandis que Saïd échoue sur une plage andalouse. Et puis, les deux amis, chacun de leur côté, observera d’étranges phénomènes… avant de se rendre compte qu’ils sont victimes d’une escroquerie odieuse. Ainsi, le cinéaste traite avec subtilité et humour un fléau aussi dérangeant que celui de l’immigration clandestine. Il prouve donc qu’il est toujours possible de s’attaquer à des problématiques sérieuses en optant pour la comédie et non pour le drame ou le mélodrame.

Une interprétation d’une justesse saisissante

Il n’est pas donc facile de repérer des ressemblances avec ce premier film et ceux qui l’ont précédé. Les partis pris de mise en scène, l’histoire originale et les situations comiques qui arrivent facilement à arracher le sourire au spectateur semblent relever d’un code de bonne conduite du jeune cinéaste. Le jeu des acteurs fait partie également de ces ingrédients qui font de cette comédie un film intéressant, loin d’être ennuyeux. A la fois devant et derrière la caméra, Nadif, par exemple, offre une interprétation d’une justesse saisissante. Tourné dans plusieurs régions du pays, notamment Casablanca, Tanger et Tétouan, ce film qui sera dans les salles à partir du 11 janvier, a été sélectionné dans la section «Coup de cœur» lors de la dernière édition du Festival de Marrakech. Ce n’est pas tout, il a remporté le prix de la première œuvre au festival de cinéma d’Oran. En lice pour le grand prix du festival national du film de Tanger, prévu du 12 au 21 janvier, «Andalousie, mon amour !» a été inscrit dans plusieurs festivals à travers le monde. L’année 2012 s’avère donc riche en événements pour Nadif et son film qui ne manquera, indubitablement, de drainer du monde dans les salles.
 
Par Fatima-Ezzahra SAÂDANE    

Les Echos, le 09/01/2012