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cp/La situation des migrants à Calais n'est pas encore réglée

Publié le : 08/02/2010

La misère et la souffrance des migrants à Calais ne se dissolvent pas dans la radicalité des discours ou des actes politiques.

 

Un mini buzz médiatique s’est produit  en ce froid week end de février du côté de Calais où une poignée de militants d’une association altermondialiste ont réussi à déjouer (!) la vigilance de la police pourtant dûment informée depuis dix jours de l’initiative en installant une centaine de migrants dans un hangar. Evidemment force est restée à la loi et les migrants… à la clandestinité. Nous savions comme l’ensemble des acteurs locaux que l’initiative de « No border » était vouée à l’échec, en raison du contexte local, et qu’elle ne servirait qu’à nourrir de nouvelles déclarations viriles sur le sort à réserver aux passeurs, aux migrants. La situation des migrants à Calais et dans la région n’est nullement réglée - la fermeture des jungles ne s’étant pas accompagnées des mesures adaptées - elle ne peut l’être en l’absence de volonté politique commune des Européens qui invoquent différentes arguties pour ne pas regarder le phénomène en face. Calais est une porte de sortie de l’espace Schengen qui est bloquée. Les réponses doivent être de trois ordres

L’Union européenne doit rechercher une solution de protection humanitaire et temporaire pour les quelques milliers d’Afghans qui errent sans droits sur le territoire commun.

La France, comme se partenaires européens, doivent suspendre de manière effective les retours vers la Grèce, qui est non seulement un Etat en proie à des déficits budgétaires abyssaux, mais dont le système d’asile est également en faillite.

La France doit garantir l’accès à une procédure d’asile juste et équitable et s’assurer d’un accès immédiat à un hébergement approprié de Paris à Calais.

La radicalité et la violence des discours officiels notamment dans la négation du phénomène qui touche le Calaisis depuis sept ans ne doit pas déboucher sur une autre radicalité, fusse-t-elle nourrie par la désespérance et l’émotion légitime que produit chaque jour l’indigne spectacle de centaines de personnes à la rue.


Paris, cp/France terre d'asile, le 08/02/2010