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Genre et migration : des ateliers pour libérer la parole

Publié le : 13/06/2025

Depuis 2023, France terre d’asile organise des ateliers participatifs dans ses centres d’accueil pour demandeurs d’asile dans le cadre du projet AMAL. L’objectif : créer un espace d’expression libre et renforcer l’autonomie des femmes migrantes.

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Plus de 60 ateliers de sensibilisation ont déjà été réalisés dans le cadre du projet AMAL

Bien qu’elles représentent plus de la moitié des personnes migrantes, les femmes migrantes ont longtemps été invisibilisées. Or, elles font face à des problématiques spécifiques : violences basées sur le genre, difficultés d’accès à l’emploi, isolement... Pour y répondre, France terre d’asile a lancé le projet AMAL en 2023, qui vise à améliorer leur accueil et à mieux prendre en compte leurs besoins. 

Dans ce cadre, des ateliers sont proposés dans certains centres d’accueil de France terre d’asile, en groupes non mixtes, c’est-à-dire composés uniquement de femmes et minorités de genre, ou uniquement d’hommes.  

Un temps de respiration

Initialement conçus comme des temps d’information sur les questions de genre, ces ateliers ont rapidement évolué : ils sont devenus de véritables espaces d’échange, de convivialité et de soutien. 

Pendant une matinée ou une après-midi, une dizaine de demandeur·ses d’asile se réunissent dans une salle du centre pour participer à ces séances animées par la coordinatrice sociale du projet AMAL et les intervenant·es sociaux·ales. Les participant·es échangent autour de jeux, de cartes et d’outils de photolangage, partageant leurs réflexions dans une atmosphère bienveillante.  

Ces ateliers permettent ainsi d’aborder des thématiques variées liées au genre telles que l’égalité, la vie sexuelle et affective, les violences sexistes et sexuelles, l’estime de soi ou encore les injonctions à la masculinité. 

 

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Le photolangage est un outil privilégié des ateliers de sensibilisation car il permet aux participant·es de choisir librement les sujets qu’iels souhaitent aborder.

Ces moments permettent aussi de tisser des liens entre les participant·es et d’établir une relation de confiance avec les équipes des centres. Ils offrent aux résident·es un temps de pause et de détente face au poids associé à la demande d'asile et aux démarches administratives souvent stressantes.

Informer, prévenir, orienter

Les ateliers permettent aussi de transmettre des informations clés sur des sujets primordiaux tels que la santé sexuelle, les droits des femmes ou les mutilations sexuelles féminines. Le cadre sécurisant des ateliers permet d’aborder ces problématiques sensibles de manière apaisée.  

Outre cette démarche d’information, les équipes sociales orientent également les participant·es vers des structures spécialisées lorsqu’un accompagnement plus spécifique est nécessaire, notamment...  

Un temps est aussi consacré à l’information sur des sujets essentiels, notamment là où les personnes exilées peuvent rencontrer des difficultés de communication avec des acteurs extérieurs, en raison de la barrière de la langue ou d’un manque de connaissance sur leur situation.  

Libérer la parole

Parler de sujets intimes n’est jamais simple – encore moins lorsque ceux-ci sont associés à un traumatisme ou à un tabou. L’un des objectifs de ces ateliers est précisément de permettre aux participant·es d’aborder ces sujets en ouvrant un espace de parole libre et sécurisée, où chacun·e peut évoquer ses expériences, ses blessures, ou simplement poser des mots sur ce qu’il ou elle ressent.

Ces ateliers sont particulièrement précieux pour de nombreuses femmes qui, pour la première fois, abordent des sujets restés enfouis, comme celui des mutilations sexuelles féminines. De nombreuses femmes concernées n’avaient jamais abordé ce sujet avant de devoir en parler pour justifier leur demande d’asile.  

Or revenir sur une expérience traumatique sans y être préparé·e peut d’une part reconduire ce traumatisme, et d’autre part, avoir une incidence bien réelle sur l’issue de la demande d’asile si le récit apparaît comme incohérent. Ces ateliers représentent donc un cadre d’expression indispensable pour prendre soin de sa santé mentale et se reconstruire. 

La présence d’interprètes, notamment pour les personnes qui ne parlent pas ou peu français, renforce cette libération de la parole. Ces médiateur·rices culturel·les aident les participant·es à saisir les enjeux abordés, à s’exprimer librement et à se faire comprendre.  

Ces ateliers vont donc bien au-delà de sessions d’information sur les problématiques liées au genre : ils constituent un espace collectif de soutien psychologique et social essentiel dans un quotidien marqué par l’incertitude liée à la demande d’asile et les traces persistantes de traumatismes. 

Un kit d’animation pour les travailleur·ses sociaux·ales

Dans le cadre de ces ateliers, les coordinatrices sociales du projet AMAL ont créé un kit d’animation « clé en mains » pour des travailleur·ses sociaux·ales qui souhaiteraient mettre en place des ateliers similaires. Ce kit regroupe des outils et des ressources permettant d’animer des ateliers sur différentes thématiques essentielles, adaptées à un public de personnes exilées. Il a été conçu pour garantir une mise en place rapide des ateliers tout en répondant aux besoins spécifiques des participant·es. 

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Clémence Delachambre, coordinatrice sociale du projet AMAL à l’adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Découvrir le kit