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L’Armée du salut cherche des bénévoles pour distribuer des petits-déjeuners aux migrants

Publié le : 02/01/2019

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La mairie de Paris a confié à l’Armée du salut le soin de distribuer des petits-déjeuners pour les nombreux migrants en errance dans le nord de la capitale, à partir du jeudi 27 décembre. L’association cherche une centaine de bénévoles.

Depuis jeudi 27 décembre, l’Armée du salut prend progressivement le relais de la distribution des petits-déjeuners aux migrants Porte de la Chapelle à Paris. L’association, qui propose déjà un service de collation pour les sans-abri parisiens, a été désignée par la Mairie de Paris pour seconder, jusqu’au 31 décembre, puis remplacer Aurore, une autre association. Celle-ci avait été mandatée en août 2018 quand les bénévoles du collectif Wilson avaient jeté l’éponge en juillet, usés par la dureté des conditions de distribution, et que la Mairie avait décidé de financer ces repas.

« Nous arrêtons la distribution de petits-déjeuners car la situation est explosive. »

Mais le modèle sera différent cette fois. « Aurore, qui fonctionnait avec un traiteur et des salariés, avait un budget de 500 000 à 600 000 € à l’année. Nous, on sera plutôt sur 250 000 € en 2019 financé par le budget participatif et la Mairie de Paris, qui nous a demandé de fonctionner différemment », explique Emmanuel Ollivier, directeur de centres à l’Armée du salut, et chargé de ce projet.


De 8 h 30 à 11 h 30, 7 jours sur 7

L’association, qui fonctionnera avec un camion de distribution, cherche une centaine de bénévoles pour assurer le service tous les matins de 8 h 30 à 11 h 30, 7 jours sur 7. « Idéalement, reprend Emmanuel Ollivier, il nous faudrait entre 10 et 15 personnes chaque jour, que ce soit régulièrement ou juste une heure de temps en temps. Certains peuvent par exemple se libérer pour installer les tables avant d’aller au travail ou pour récupérer les aliments en fin de journée. On souhaite que ce soit les bénévoles qui servent le café aux tables. »

Une équipe réduite de salariés complétera le dispositif, notamment pour la préparation des repas tôt le matin depuis un centre d’hébergement de l’Armée du salut du 19e arrondissement. Une coordinatrice sera aussi chargée de travailler en partenariat avec d’autres associations. « On va collaborer avec France terre d’asile et Médecins du monde, qui pourront venir voir les migrants pendant les petits-déjeuners », poursuit Emmanuel Ollivier. Des intervenants spécialisés dans les addictions seront aussi là pour apaiser les tensions alors que de nombreux consommateurs de drogues errent dans le quartier, très proche de la fameuse « colline du crack ».


Récupération d’invendus

Enfin, un partenariat est aussi noué pour récupérer des produits avec des associations comme les Restos du Cœur, la Chorba, les Banques alimentaires ou le Chaînon manquant et Hôtels solidaires, deux structures qui récupèrent des invendus dans les entreprises, les traiteurs ou dans l’hôtellerie.

 

Porte d’Aubervilliers, impasse des migrants

Reste à savoir si le projet, avec ce budget réduit, sera à la hauteur des enjeux. Car si de nombreuses associations ou simples citoyens distribuent des repas le soir, peu de structures offrent des petits-déjeuners. Or, le nombre de migrants errant aux abords des portes de La Chapelle, d’Aubervilliers, de Clignancourt, ou de la Villette, ainsi que près du canal Saint Martin, ne cesse d’augmenter. Alors que France terre d’asile en comptait environ 600 fin août, ils étaient 1 500 au lendemain de Noël.

Pour proposer ses services, il suffit de prendre contact par mail Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

La Croix par Nathalie Birchem, le 27 décembre 2018