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"Mazim, 29 ans, non-éloignable"

Publié le : 15/01/2014

L’histoire de Mazim, 29 ans, Iraquien, vivant en Hongrie.


« Ici, à l’intérieur, mon esprit est resté bloqué »

MAZIM


Mazim, 29 ans, a quitté l’Iraq pour des raisons politiques. Mais, ni les autorités iraquiennes, ni l’ambassade hongroise n’ont pu l’identifier car il n’avait sur lui aucun documents légaux, il a alors été détenu pendant 9 mois et demi.


À la recherche de la liberté


Je suis arrivé il y a 3 ans, en 2011. La situation en Iraq était très difficile pour moi, pas seulement parce que je suis Kurde, mais car je refusais aussi de vivre sous la dictature. Je suis arrivé de Turquie, où j’avais pris un train a Istanbul afin de voyager jusqu’en Serbie. Lorsque je suis arrivé en Hongrie, à Budapest, un employé de la compagnie de chemin de fer m’a trouvé et a appelé la police. Je l’ai supplié de ne pas le faire car j’étais venu sans aucuns documents légaux, mais il a quand même appelé.


Un combat pour l’égalité


J’ai fait une demande d’asile mais ils m’ont conduit dans un centre de détention près de l’aéroport où j’ai été retenu pendant 1 mois. J’ai ensuite été détenu pendant 4 mois dans un autre centre à Nyirbator. Mon dossier a finalement été clos au bout de 11 mois passé dans un centre ouvert à Debrecen, c’était un centre travaillant en coopération avec le bureau de l’immigration. Ils m’ont finalement ramené en détention à la fin du mois de février, mardi prochain cela fera 9 mois et demi que je suis là.

Lorsque j’étais à Debrecen j’ai pu y travailler ainsi que dans une autre ville très proche, le salaire de 350 euros par mois n’était pas très élevé et je travaillais surtout pendant la nuit, mais, même si c’était épuisant cela me convenait. Quand je ne travaillais pas je pouvais retourner au camp pour me reposer et j’avais enfin l’impression d’appartenir à un endroit.


La vie en détention


Le matin lorsque je me levais, je sortais pour aller marcher, ensuite je prenais une douche et je jouais un peu au tennis de table. Ensuite, des travailleurs sociaux venaient, ils chantaient pour nous et nous apprenaient aussi le hongrois, nous avions aussi la télévision et internet.

Les conversations avec le personnel et les activités communes embellissaient mes journées, les cours de peintures étaient supers et j’appréciais  beaucoup  les temps passés à jouer de la musique avec les travailleurs sociaux. C’était une petite lumière dans cette prison sombre et j’en suis très reconnaissant.

Les nuits, c’était le plus dur car je pensais sans arrêt, pourquoi m’ont-ils mis en prison ? Je ne suis pas un criminel. C’est si difficile, pourquoi cela m’arrive t-il ? Je n’ai jamais causé aucun tord à ce pays, et il y a des droits ici alors pourquoi m’ont-ils mis en prison ?


Coincé dans le système


Le pire a été la prison, cela m’a beaucoup choqué, car je ne suis pas un criminel et mon problème reste relativement mineur, je suis simplement allé en Hongrie sans papiers et ils m’ont pourtant emprisonné. Quand j’ai déposé une demande d’asile ils ont commencé par me dire que cela marcherait et ils m’ont finalement donné une réponse négative. J’ai été détenu pendant 5 mois, puis finalement relâché pour être à nouveau arrêté et mis une nouvelle fois en détention. C’était très difficile vous savez, j’avais l’impression de devenir fou.

Ce que je veux avant tout c’est pouvoir être régularisé et avoir des papiers, je pourrai ainsi commencer à travailler. J’aimerai aussi pouvoir me marier et étudier, avoir une vie normale tout simplement. J’aimerai étudier le hongrois afin de devenir professeur et de pouvoir à mon tour aider les personnes dans le besoin. Mais je ne sais pas, mon esprit est resté bloqué ici quelque part.


2011 - arrivé en Hongrie par un train de marchandise et demande d’asile, détenu pendant 5 mois.
2012 - est resté dans un centre ouvert de Debrecen pendant 11 mois en attendant la réponse à sa demande d’asile qui fut refusée.
2013 - détenu une seconde fois, deuxième demande d’asile refusée et un arrêt d’expulsion est fait. 


Après 2 ans en Hongrie Mazim est toujours sans papiers mais ne peut pas non plus retourner en Turquie pour des raisons administratives.

 

Pour en savoir plus: