fbpx
Main menu
logo.png

Communiqué – Immigration et asile : un budget 2026 qui ne répond pas aux exigences de l’accueil et l’intégration

 

Paris, le 21 octobre 2025

 

Alors qu'on estime à plus de 50 000 le nombre de personnes en demande d’asile sans solution d’hébergement adaptée ou sans-abri en France, le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 acte une nouvelle réduction de 1 403 places dans le dispositif national d’accueil. Cette décision s’ajoute à la suppression de 6 500 places en 2025, aggravant une situation déjà critique pour des milliers de personnes en quête de protection.

 

Ces mesures s’inscrivent dans une vision réductrice et comptable de notre politique d’accueil et d’intégration, qui ne répond pas aux besoins des personnes. Le gouvernement choisit de faire de l’accélération du traitement des demandes d’asile la seule priorité de cette politique publique. C’est ainsi qu’il justifie la baisse de 10% des moyens alloués à l’allocation pour demandeurs d’asile (ADA), malgré une prévision de hausse de 5 % des demandes d’asile en 2026. Le gouvernement fait aussi le choix de ne pas revaloriser le montant de l’ADA (204 euros par mois pour une personne seule) malgré une inflation cumulée de plus de 18 % entre 2018 - date de la dernière revalorisation - et 2025. Les conditions de vie des personnes en demande d’asile sont dès lors davantage fragilisées.

 

Le Pacte européen sur l’asile et la migration, dont l'entrée en vigueur est prévue pour 2026, renforce les obligations des États membres en matière d’accueil digne, notamment en limitant très strictement les cas où les aides peuvent être retirées. Ces aides — hébergement et allocation de subsistance — sont essentielles pour garantir des conditions de vie décentes. Si la France prévoit des moyens pour améliorer l’interprétariat et la formation des agents, nous restons loin du compte : sans création rapide de places d’hébergement, nous ne pourrons tout simplement pas respecter nos engagements.

 

Enfin, les moyens dédiés à l’intégration stagnent, avec un budget quasi identique à celui de 2025. Après une baisse déjà constatée l’année dernière, aucune revalorisation significative n’est prévue pour accompagner les personnes protégées par la France vers le logement et l’emploi. Le programme AGIR, ambitieux à son origine, reste limité à une file active de 25 000 personnes, sans perspective d’élargissement, laissant ainsi plusieurs milliers de personnes réfugiées sans accompagnement adapté.

 

Nous appelons les parlementaires à revoir en profondeur ce projet, afin que la politique migratoire de notre pays soit non seulement en mesure de garantir les droits fondamentaux des personnes étrangères, mais aussi plus efficace en termes d’administration et de dépenses.

 

À l’inverse de cette politique aux effets très négatifs pour les personnes et sur notre économie, France terre d’asile dévoilera début novembre un plan pour le budget, révélant comment une politique migratoire plus humaine et rationnelle peut rapporter plusieurs milliards d’euros par an pour les finances publiques.


Contact presse

 

Yohan Cambet-Petit-Jean, Responsable communication

07 63 57 72 73 / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.