InstagramLes persécutions liées au genre, frappant particulièrement les femmes et les homosexuels, demeurent peu prises en compte dans la demande d'asile en Europe, ont déploré mardi à Paris des représentants d'ONG européennes lors d'un séminaire consacré à la question.
"La relative absence de prise en compte des persécutions liées au genre dans l'Union européenne amène à ne pas considérer comme il se doit la demande de protection de certaines femmes ou encore d'homosexuels ou transexuels", a souligné Asisé Mateo, chargée de mission à France Terre d'Asile.
La Convention de Genève de 1951 fut adoptée dans un contexte politique et historique dans lequel le réfugié était principalement un opposant politique de sexe masculin, a-t-elle dit. Or aujourd'hui, il est établi que "certaines persécutions comme le viol, les violences sexuelles sont presque exclusivement perpétrées contre des femmes".
De même, des personnes LGBT peuvent manifester une "crainte fondée" de persécutions liées à leur orientation sexuelle dans certains Etats.
Parmi les principaux motifs et formes de persécution liés au genre figurent notamment certaines pratiques traditionnelles et religieuses comme les mutilations génitales féminines, les violations des droits sexuels et reproductifs comme l'avortement forcé, la violence intrafamiliale, la traite à des fins d'exploitation sexuelle, les violences en raison de l'orientation sexuelle.
Or Alfredo Abad, secrétaire général de l'ONG espagnole CEAR (Comision espanola de ayuda al refugiado), a rappelé que seuls deux pays européens, le Royaume-Uni et la Suède ont des lignes directrices sur le genre dans la demande d'asile tandis que l'Espagne a inscrit en 2009 ce motif de persécution dans sa loi sur l'asile.
Mais en Espagne, où seulement 173 statuts de réfugiés ont été accordés en 2009, "il existe un important décalage entre le droit et la pratique", assure Alfredo Abad en s'inquiétant particulièrement de l'augmentation des procédures d'urgence.
E-llico.com, le 28/04/2010
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Ce guide est à présent disponible. Il vise à présenter les conclusions du projet Exchange FOR Change visant à améliorer la prise en compte des persécutions liées au genre dans le cadre de l’asile en Europe, soutenu par le Fonds européen pour les réfugiés (actions transnationales 2008), et des recommandations permettant de faire évoluer les pratiques dans l’Union européenne. Le projet Exchange FOR Change est coordonné par la Commission espagnole d'aide au réfugié (CEAR) et réalisé en partenariat avec France terre d'asile et le Conseil italien pour les réfugiés (CIR).