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cp/30 000 expulsions à n’importe quel prix !

Suite à l’objectif « historique » fixé par le ministre de l’Intérieur de 30 000 éloignements en 2011, la cavalcade des services de police et de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), véritable bras armé et agence de voyage du ministère en matière d’immigration, se met en place.

En effet, du point de vue du ministère, les statistiques du premier semestre ont été désastreuses, car les magistrats français et européens ont rappelé constamment la France à ses obligations.
Mais depuis cet été, le rattrapage s’organise. Les centres de rétention administrative se remplissent. Les autorités n’hésitent plus à renvoyer Afghans et Soudanais dans leurs pays déchirés par les conflits.

Ce sont aujourd’hui les déboutés du droit d’asile qui sont visés par une note de Claude Guéant du 1er septembre, qui prévoit la visite de l’Ofii dans chacun des 279 centres d’accueil pour demandeurs d’asile ainsi que dans les 26 centres de rétention administrative français, afin d’y proposer l’aide au retour volontaire et ce dans une période comprise entre le 10 octobre et le 10 novembre. 

Certes, l’aide au retour volontaire est une solution acceptable lorsque l’étranger a bénéficié d’une procédure d’asile juste et équitable, ainsi que d’un accompagnement juridique et social de qualité. Elle est, dans ce cas, une solution préférable au retour forcé qui implique, dans notre pays, un passage systématique en rétention.
Cependant, la note adressée par le ministre au directeur général de l’Ofii illustre la fuite en avant des autorités qui, pour des raisons d’affichage politique, sont prêtes à mobiliser les agents de police et de l’Ofii sur le retour des étrangers au détriment de leurs autres missions notamment la sécurité publique, l’accueil des demandeurs d’asile et l’intégration des migrants. Elle se trompe d’objectif car les centres d’accueil pour demandeurs d’asile n’abritent pas majoritairement des déboutés. Cette note souligne également les incohérences de l’administration qui, ces derniers mois, a refusé aux Tunisiens récemment arrivés en France de bénéficier pleinement du dispositif d’aide au retour volontaire.

Paris, cp/France terre d'asile, le 14/09/2011