12 millions de réfugiés et déplacés syriens, des centaines de milliers qui fuient une dictature en Érythrée, ou des pays en proie aux factions armées comme la Libye, imposent à la communauté internationale une réflexion approfondie et urgente sur la manière dont elle entend traiter les conflits, les guerres, les dictatures, et toutes situations productrices de flux migratoires et de grandes souffrances pour les populations déplacées. Ces flux déstabilisent les pays de premier accueil, interroge la solidité des démocraties européennes et les valeurs communes qui les fondent.
La situation très dégradée en plusieurs points des frontières européennes - Bulgarie, Grèce, Hongrie, Italie notamment - risque fort de mettre à mal le projet européen si rien n’est entrepris de manière coordonnée pour tenter d’y mettre fin
En France, à Calais, l’opinion publique constate l’échec des politiques publiques menées depuis plus de quinze ans et l’existence d’un cul-de-sac migratoire dû à une position très particulière des Britanniques vis-à-vis de l’Union européenne.
Le volontarisme affiché dernièrement par le gouvernement et la participation britannique à la sécurisation et l’humanisation de Calais ne changera rien à ce constat.
La proclamation de l’État d’urgence par la République de Macédoine, les déclarations et les initiatives des autorités hongroises et slovaques, mais aussi les incidents xénophobes en Allemagne montrent, si besoin était, le danger et le risque d’une dégradation encore plus grande.