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Ce record doit être relativisé

La France en tête des demandes d'asile en Europe

La tendance de 2008 s'est confirmée en 2009 : la demande d'asile a augmenté l'an passé de 12 %, pour atteindre 47.700 demandes.

 

Sur ce total, la hausse des premières demandes est significative (+ 23 %) et elle s'est poursuivie au premier trimestre 2010 avec une augmentation de 18 %. Ce chiffre fait de la France le premier pays destinataire des demandes d'asile en Europe (l'Allemagne a par exemple enregistré 33.000 demandes l'an passé), mais, comme le rappelle l'Association France Terre d'asile, ce record doit être relativisé : « Ramené au nombre d'habitants, Malte, Chypre ou la Suède restent les pays où la charge des demandeurs est la plus importante. » Le taux de demandeurs d'asile pour mille habitants atteint 2,6 en Suède, ; il n'est que de 0,7 en France. En outre, si l'augmentation est bien réelle, l'année 2009 reste loin derrière les chiffres qui avaient été atteints dans les années 2002-2004. Par exemple, 65.614 personnes avaient demandé l'asile en 2004. L'augmentation de 2009 s'explique en partie par les procédures de réinstallation réalisées par la France. L'opération exceptionnelle d'accueil de plus de 700 réfugiés Irakiens en 2009 explique notamment que ce pays affiche le meilleur taux d'accord de l'Ofpra (82 %). D'autres réfugiés en provenance de la Somalie ou de l'Erythrée ont aussi été accueillis en France l'an passé dans le cadre de réinstallations intracommunautaires en provenance de Malte. Mais les prévisions sur le nombre futur de demandeurs d'asile restent très difficiles à établir, car leur provenance est fluctuante. Cette année, les Kosovars sont la première nationalité accueillie en France (4.577 demandes), suivis par les Sri Lankais (3.863 demandes), or les deux premiers pays pourvoyeurs de réfugiés en France en 2008 étaient la Russie et le Mali (pour cause d'excision essentiellement). La demande afghane, en revanche, n'a pas connu l'augmentation que l'on aurait pu attendre après le démantèlement de la jungle de Calais.

 

 

Les Echos, le 09/04/2010