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Compte à rebours lancé pour le bureau européen d'appui en matière d'asile

Un Bureau pour les demandeurs d'asile

Le compte à rebours est lancé pour le Bureau européen d'appui en matière d'asile. Mardi, au Parlement, les députés ont débattu en deuxième lecture du texte de compromis avec le Conseil.


Selon Cecilia Malmström, Commissaire aux Affaires intérieures, le Bureau européen d'appui en matière d'asile sera un « pilier » dans la gestion des flux d'immigration et « une assistance précieuse pour les Etats membres car il va accélérer le traitement des demandes ».


Son siège sera basé à La Valette. Le choix de la capitale maltaise a été d'autant plus salué par les députés présents que « les pays du sud sont les plus touchés par l'immigration », comme l'a souligné Mario Borghezio (EFD, Italie).

Le bureau d'appui serait constitué de 94 personnes au maximum pour un coût de 40 millions d'euros sur quatre ans. Son rôle est de participer à la mise en place d'une politique commune d'asile. Il s'agit aussi d'échanger des informations, de porter assistance aux Etats membres, notamment ceux qui subissent de fortes pressions migratoires, et de favoriser l'harmonisation de politiques pour l'instant encore très nationales. La rapporteure Jean Lambert (Vert, GB) a néanmoins rappelé que « le bureau d'appui ne se substitue pas aux Etats membres », qui auront toujours le dernier mot.

La résolution législative, proposée par la commission Libertés civiles, justices et affaires intérieures, a fait l'objet d'un accord préalable avec le Conseil. Le Parlement a obtenu d'être impliqué dans la nomination du directeur exécutif du bureau d'appui et que la société civile soit associée au projet via un forum consultatif. Les deux institutions se sont aussi accordées pour que le Bureau d'appui travaille en coopération avec le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Il participera à la réinstallation des bénéficiaires d'asile dans des pays membres qui acceptent d'en partager la responsabilité avec les pays les plus sollicités comme Malte, Chypre ou l'Italie.


Construire une solidarité européenne


La majorité des députés s'accorde sur les termes de cette création dont ils se sont félicités. C'est « une bouffée d'air », pour Marie-Christine Vergiat (GUE, France) qui,après avoir rappelé que « le droit d'asile est un droit fondamental dans l'Union » souhaite y voir le signe d'«un nouveau tournant dans la politique européenne». Selon Georgios Papanikolaou (PPE, Grèce), il ne s'agit cependant que « de petits pas en avant ». « Nous avons besoin d'un régime européen d'asile. Il faut construire une solidarité entre les Etats membres car ils deviennent parfois amnésiques lorsqu'il s'agit de passer des paroles aux actes », a relevé Sylvie Guillaume (S&D, France).

Seule l'extrême droite (EFD) et les non alignés opposaient hier encore des critiques. Les députés EFD Mario Borghezio (Italie) et John Bufton (GB) ont pointé du doigt le manque de sécurité et le fait qu'on pourrait « utiliser ces 40 millions d'euros pour développer des écoles, des logements et le service des eaux en Grande-Bretagne » par exemple. Ils ont aussi suggérer de « responsabiliser les pays
tiers ».

Franz Obermayr (NI, Autriche) a, quant à lui, émis des doutes sur l'efficacité d'un tel bureau. « Le bureau d'appui n'est pas finançable. Il n'a aucun lieu d'être, il devrait disparaître. Ces mesures prises sont vouées à l'échec. »

Le texte sera voté par le Parlement lors de sa session les 5 et 6 mai prochain. Puis il sera transmis au Conseil qui devrait l'approuver le 3 juin. Le Bureau devrait voir le jour vers l'automne, comme le souhaite la Commission.

 

Par Véronique KOHLER


MSCinfo, le 22/04/2010