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Un "supermarché de l'asile"?

Besson veut s'attaquer au "supermarché" de l'asile

   
Le ministre de l'Immigration Eric Besson a confié à l'AFP sa volonté de s'attaquer au "supermarché" de l'asile politique qui fait l'objet, selon lui, d'un "détournement de procédures", mercredi soir au retour d'un voyage aux Balkans.


"C'est une catastrophe absolue pour la tradition d'asile et pour l'espace Schengen", a affirmé le ministre observant qu'il y avait une "très forte croissance de la demande" d'asile et une "croissance du détournement de la procédure".
"Quand il y a des stratégies de contournement de la loi, il faut regarder la réalité en face", a encore dit M. Besson qui exclut pour l'heure de modifier la loi. "Mais ce n'est pas un engagement pour l'avenir car il y a une croissance annuelle de la demande de 20%", a-t-il cependant remarqué.
Pour le ministre, "il y a une montée évidente de candidats à l'émigration qui, tactiquement, passent par le droit d'asile" et "si on veut défendre cette tradition on ne peut pas accepter cette dérive".
"En mettant fin au +supermarché de l'asile en Europe, nous protégerons mieux les personnes persécutées et nous lutterons plus efficacement contre les filières d'immigration clandestine", a-t-il encore dit.
La France est redevenue en 2008 le premier pays destinataire de demandeurs d'asile en Europe, avec 42.599 demandes déposées, soit une hausse de 19,9% par rapport à 2007, selon l'Office de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
Sur ce nombre, 11.441 personnes ont été placées en 2008 sous la protection de l'Ofpra, soit un taux d'acceptation de 36% des demandes, contre 29,9% l'année précédente.
Un Collectif d'associations a dressé le mois dernier un "constat accablant des pratiques préfectorales illégales", visant selon elles à dissuader les demandeurs d'asile de solliciter une protection en France.

AFP, le 03/12/2009 


 

Amnesty International accuse Besson de "détourner" les demandeurs d'asile


Amnesty International a accusé jeudi Eric Besson de "détourner" hors d'Europe les demandeurs d'asile, alors que le ministre de l'Immigration affirme que les procédures de droit d'asile sont utilisées par des candidats à l'immigration.


M. Besson "est le champion de la défense de Frontex (l'agence européenne de surveillance des frontières); il cherche à détourner les demandeurs d'asile vers des procédures de renvoi en amont", a déclaré à l'AFP Patrick Delouvin, chargé des questions de l'immigration au sein sein de l'ONG.
"Il veut qu'il y ait des contrôles qui se fassent au plus près des pays de départ ou de passage (Libye, Maroc, Mauritanie) pour que les refoulements soient de plus en plus efficaces", a-t-il dénoncé.
Le ministre a confié mercredi à l'AFP sa volonté de s'attaquer à ce qu'il a qualifié de "supermarché" de l'asile politique, "une catastrophe absolue pour la tradition d'asile et pour l'espace Schengen" de libre-circulation au sein de l'Union européenne.
"Il est de plus en plus difficile d'arriver à la procédure d'asile" parce que "des systèmes dissuasifs sont mis en place" aux frontières, a confirmé de son côté le directeur général de France Terre d'Asile (FTA), Pierre Henry.
"Plus vous bloquez le guichet de l'émigration régulière et économique, plus il y aura des stratégies de contournement; il en va ainsi", a-t-il ajouté en contestant une hausse du nombre de demandes d'asile en Europe, passé selon lui de 400.000 dans l'Europe à 15 à 230.000 dans l'Europe à 27.
Entre 1954 et 1974, a-t-il encore dit, le nombre de demandeurs d'asile était en moyenne de 5.O00 "alors qu'il y avait des dictatures en Europe: Espagne, Grèce, Portugal".
Les ressortissants de ces pays "ne prenaient pas le chemin du contournement" de la procédure "parce qu'il y avait l'émigration économique", a-t-il observé.

Le matin.ch, le 03/12/2009