LA PRISE EN CHARGE DES MIE SUR LE TERRITOIRE
La protection des mineurs isolés étrangers relève en France de la protection de l’enfance, reflétant le principe selon lequel ces jeunes sont d’abord des enfants avant d’être des migrants. Toutefois, alors que nombre de ces jeunes proviennent de pays en guerre et pourraient bénéficier d’une protection internationale, ils n’étaient que 321 à avoir déposé une demande d’asile en 2015, un des taux les plus bas d’Europe.
Par ailleurs, la protection de l’enfance relève des conseils départementaux, via l’Aide sociale à l’enfance de chaque département. Or, le nombre de mineurs arrivant dans les différents départements varie énormément, tout comme les politiques d’accueil de chaque département. Malgré le principe de répartition nationale validé par la loi de 2016 sur la protection de l’enfance, certains départements refusent les orientations nationales. Dans d’autres départements, les jeunes sont hébergés en hôtel pendant plusieurs mois dans l’attente d’une décision du juge à qui revient la décision de prononcer une ordonnance de placement.
Une fois pris en charge, les possibilités d’accès au séjour à la majorité ne sont pas les mêmes pour les jeunes arrivés en France avant ou après leur seizième anniversaire. Ces derniers ne bénéficient pas de l’accès au séjour de plein droit à leur majorité, et cet accès au séjour est notamment conditionné à l’absence de liens familiaux dans le pays d’origine. La plupart des mineurs isolés arrivent en France à un moment charnière de leur vie : l’adolescence. Ces jeunes, privés de leur entourage familial, ont besoin d’un accompagnement spécifique afin de construire leur projet de vie, d’acquérir une véritable autonomie et de pouvoir être maîtres de leurs choix. Les mesures favorisant leur intégration doivent donc être au coeur de leur prise en charge.