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CP/ Présidence française de l'Union européenne : Une alternative pour une politique d'asile européenne réellement solidaire est possible

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Un climat politique délétère sur les questions d’asile et d’immigration prospère désormais en France et en Europe. Il se nourrit de discours de haine et de peur, empêche tout débat apaisé et raisonnable et conduit les gouvernements à tolérer l’intolérable. La récente proposition de la Commission européenne d’autoriser de graves dérogations au régime d’asile européen commun à la frontière biélorusse au lieu de répondre au besoin humanitaire de protection des familles instrumentalisées au péril de leur vie, en est le dernier exemple.

Le Président de la République Emmanuel Macron s’apprête à présenter aujourd’hui les priorités de la prochaine présidence française du Conseil de l'Union européenne. Alors que les négociations du « Pacte européen sur la migration et l’asile » sont enlisées depuis plus d’un an faute de volonté politique des États membres, alors que le récent drame à Calais a mis en lumière les conséquences dramatiques pour les personnes qui souhaitent rejoindre l’Angleterre pour y demander l’asile en raison de l’absence d’un accord post-Brexit sur le sujet, nous attendons de la France qu’elle joue un rôle déterminant et porte une voix forte et courageuse pour promouvoir une réforme ambitieuse du droit d’asile en Europe.

Une politique d’asile européenne digne et véritablement solidaire est à notre portée, des alternatives à la proposition de Pacte existent. France terre d’asile publie aujourd’hui ses propositions et formule à ce titre 3 propositions principales :

- Afin de mettre en place une solidarité effective aux frontières extérieures de l’Union, nous soutenons l’introduction d’un mécanisme de répartition pérenne et prévisible des demandeurs d’asile, reposant sur les engagements des États volontaires et qui prendrait en compte les liens personnels et les aspirations des personnes concernées.

- En alternative au règlement Dublin, dont le dysfonctionnement reconnu par tous conduit à tant d’errances et de misère, nous appelons l’UE à mettre en place un système d’instruction de la demande d’asile fondé sur ce mécanisme de répartition volontaire. Le critère du pays « de première entrée » du demandeur d’asile serait de facto aboli, tout comme les transferts complexes, coûteux et inefficaces entre États membres.

- Il apparaît enfin nécessaire d’établir une coopération solidaire avec les pays tiers qui accueillent la majorité des personnes en besoin de protection dans le monde, notamment à travers le développement des voies d’accès légales et sûres vers l’Europe, telles que la réinstallation, la réunification familiale et d’autres voies complémentaires. Un renforcement de ces voies éviterait aux demandeurs d’asile de recourir à des réseaux de passeurs et de prendre des risques inouïs pour accéder à l’asile sur le territoire européen.

Le développement des voies d’accès légales et sûres vers l’Europe, telles que la réinstallation, la réunification familiale et d’autres voies complémentaires. Un renforcement de ces voies éviterait aux demandeurs d’asile de recourir à des réseaux de passeurs et de prendre des risques inouïs pour accéder à l’asile sur le territoire européen.

En s’appuyant notamment sur l’Allemagne, dont le nouveau gouvernement vient de signer un « contrat de coalition » pro-européen, et sur l’Italie, qui vient de conclure avec la France un traité de coopération, nous considérons qu’il est possible d’initier une coalition plus large d’États membres volontaires capable de faire bouger les lignes.  La France doit se montrer moteur durant sa présidence de l’UE pour impulser une politique d’asile européenne véritablement solidaire.

Retrouvez ici nos positions pour une « Alternative pour une politique d’asile européenne réellement solidaire » et ici notre tribune « L'Europe devant la question de l'asile et de l'immigration »