INCLUSION SOCIALE ET ACCÈS AU MARCHÉ DU TRAVAIL
Dans un contexte de hausse significative du nombre de bénéficiaires de la protection internationale, force est de constater que l’intégration des réfugiés souffre d’un manque d’investissement de la part des pouvoirs publics depuis plusieurs années malgré quelques efforts dans le domaine de l’accès au logement. La logique qui prédomine est celle d’un renvoi des réfugiés vers le droit commun, solution s’avérant souvent inefficace et inadaptée à une population aux besoins spécifiques. Avec la nécessaire diminution des délais de procédure, le travail d’intégration en structures d’accueil est également réduit, et par conséquent devient plus complexe. Par ailleurs, nous observons une évolution de la typologie des protégés avec une nette augmentation des moins de25 ans… exclus du RSA et dont la précarisation est réelle.
Le nombre de personnes protégées et le taux d’octroi augmentant sensiblement chaque année, il faut mieux mettre à profit le temps de la demande d’asile en le considérant comme la première étape du parcours d’inclusion et d’intégration. Différer les mesures d’intégration ne fait que retarder l’inclusion dans le marché du travail et la possibilité pour les réfugiés de s’autonomiser et de contribuer à la société. Comme l’a souligné l’OCDE, l’attente peut s’avérer préjudiciable à la capacité des réfugiés et des migrants à s’intégrer, et au succès scolaire des enfants. Pour les personnes déboutées ayant vocation à retourner dans leur pays, les compétences obtenues peuvent contribuer à un retour volontaire digne et durable. La question de l’accès à l’emploi des demandeurs d’asile continue de faire débat dans un contexte économique difficile. Toutefois, l’accès à l’emploi favorise non seulement l’autonomisation des demandeurs d’asile mais réduit également le montant des allocations qui leur sont versées. Pour autant que la situation locale de l’emploi le permette, nous pensons que les demandeurs d’asile seront mieux acceptés actifs qu’assistés.